Cinq chiffres à retenir sur le développement du biométhane en France

L’unité de méthanisation collective Méthalayou (64) d'une capacité de 115 Nm3/h injecte dans le réseau de Teréga depuis octobre 2018.

Publié le 11/06/2021

5 min

Publié le 11/06/2021

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Depuis quelques années, l’injection du biométhane dans les réseaux gaziers ne cesse de croître. La France figure d’ailleurs parmi les pays qui ont enregistré la plus forte croissance en Europe l’année dernière. Selon les dernières données fournies par le ministère de la Transition écologique, le parc français est constitué majoritairement (52 %) de petites installations d’une puissance inférieure à 15 GWh par an, principalement agricole (88 %), et se développe rapidement puisque 43 sites de production de biométhane injecté ont déjà été mis en service depuis le début de l’année, portant leur nombre à 257. Résumé de ce début d’année en cinq chiffres.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

Si la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) a fixé un objectif de production de biométhane injecté à 6 TWh en 2023 et entre 14 TWh et 22 TWh en 2028, la croissance de production est telle que cet objectif pourrait être dépassé dès la fin de cette année avec une filière qui, malgré les incertitudes réglementaires et techniques auxquelles elle doit faire face, continue de progresser. 

257 sites en injection

Aujourd’hui, 257 unités de méthanisation injectent du biométhane dans les réseaux gaziers. En moins de quatre ans, le nombre de sites en injection a été multiplié par cinq, passant de 44 en 2017 à 257 aujourd’hui. Depuis le 1er janvier, 43 sites ont été mis en service. Lors de son bilan annuel en mars, GRDF indiquait que « 354 sites devraient être en fonctionnement » fin 2021. Depuis le début de l’année, plusieurs départements ont accueilli leurs premières molécules de gaz vert dans leurs réseaux. C’est le cas notamment de la Drôme et plus récemment de l’Ariège. Cinq gestionnaires de réseaux de transports et de distribution accueillent du biométhane. C’est principalement sur le réseau de GRDF que les sites sont raccordés (217) puis GRTgaz (30), le gestionnaire du réseau de distribution de gaz naturel de Strasbourg (5), Regaz-Bordeaux qui gère la distribution publique de gaz naturel sur 46 communes en Gironde (2) et Teréga (2).

96 291 logements

Au 10 juin, la production de biométhane injecté dans les réseaux s’établit à 1 151 GWh, soit 1,15 TWh, correspondant à l’alimentation en gaz vert de 96 291 logements. Une augmentation de plus de 17 % par rapport au même mois de juin l’année dernière qui affichait une production de 946 GWh. À noter que depuis le 1er janvier, 198 GWh, soit 17,8 % de la production totale a été injectée sur le réseau de GRTgaz.

4,67 TWh par an

En France, au 10 juin, la capacité maximum installée de production de biométhane est estimée à 4, 67 TWh par an, en progression de 18 % par rapport à la fin de l’année 2020. Cette capacité est très majoritairement issue du monde agricole (territorial et autonome), avec une puissance installée de 3,3 TWh an, suivie par le monde industriel avec 0,46 TWh par an, puis par les stations d’épurations (0,17 TWh par an) et les installations de déchets non dangereux (ISDND). Depuis le 1er janvier, 647 GWh de nouvelles capacités ont été installées, dont 616 issus du secteur agricole, soit 40 unités sur les 43 mises en service et 30,39 GWh pou des unités de méthanisation installées dans des step.  

1 181 projets

Actuellement, 1 181 projets sont inscrits au registre de capacités, correspondant à une capacité maximum installée de 26, 5 TWh par an dont 6,7 seront injectés sur le réseau de GRTgaz. Depuis le 1er janvier, 20 projets, correspondant à une capacité totale réservée de 345 GWh par an ont été inscrits. Une dynamique à la baisse : pour rappel, l’année dernière, 192 projets avaient été enregistrés et près de 411 en 2019. Avec 169 projets et près de 5 TWh de capacité réservée, la région Grand Est confirme ses ambitions pour développer la méthanisation. Même constat pour les Hauts-de-France avec 3,8 TWh et 147 projets et l’Île-de-France (2,8 TWh et 147 projets) qui ont fait de la méthanisation un axe fort de leurs planifications énergétiques régionales. Les Pays de la Loire et la Nouvelle-Aquitaine, qui ambitionne d’atteindre de 30 % de gaz vert dans sa consommation régionale de gaz en 2030, complètent ce top 5 régional. À noter que toutes les autres régions françaises à l’exception de la région Sud, ont réservé plus de 1 TWh de capacités.

59 %

Selon les données du MTE, quatre régions, Grand Est, Hauts-de-France, Nouvelle-Aquitaine et Bretagne, concentrent 59 % des capacités installées à la fin du premier trimestre 2021 et 57 % des injections au cours de ce trimestre. Le parc des Hauts-de-France compte 41 sites en injection dont 7 ont été mis en service en 2021 pour une capacité installée fixée à 796 GWh par an. Si la Nouvelle-Aquitaine ne compte que 19 sites production (quatre ont été mis en service cette année), sa capacité maximale installée est évaluée à plus de 549 GWh par an, avec des sites dont la capacité moyenne est beaucoup plus importante que dans d’autres régions françaises. En Bretagne, 37 sites injectent actuellement du biométhane dans les réseaux gaziers, dont 9 depuis le 1er janvier. Plus généralement, d’ici 2024 « de nombreux départements dépasseront 10 % de gaz vert injecté dans les réseaux gaziers » indiquait GRDF en mars. Ce sera notamment le cas dans les Hauts-de-France, dans les Pays de la Loire et en région Centre-Val de Loire où la plupart des départements seront au-dessus des 15 % et certains comme la Mayenne culmineront à plus de 20 %. 

Crédit : Teréga – JMDucasse.