Stimuler l’économie de manière durable et innovante : l’ambition franco-allemande !

Publié le 20/05/2020

5 min

Publié le 20/05/2020

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Le groupe de travail franco-allemand de Meseberg sur le climat, sous la présidence des secrétaires d’État à l’écologie Brune Poirson et Jochen Flasbarth, a proposé hier « d’inscrire au cœur du Green Deal européen des mesures de décarbonation de l’industrie européenne » afin de conjuguer relance économique et protection climatique dans l’Union européenne.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

Le groupe de travail de Meseberg sur le climat, qui a été créé à l’initiative d’Emmanuel Macron et d’Angela Merkel en 2018, rassemble tous les ministères allemands et français concernés par la politique climatique. Imaginer la relance, alors que la pandémie du Covid-19 actuellement en cours dans le monde aura des impacts sans précédent sur nos économies, sans oublier les fondements de l’accord de Paris sur le climat et l’objectif de neutralité carbone pour 2050, c’est l’objet de la déclaration commune publiée le 18 mai par la France et l’Allemagne sur le pacte vert et le plan de relance européen.  

Résilience, innovations industrielles, économie circulaire au cœur des enjeux de la relance

« Avec un système financier durable, des innovations intersectorielles et une économie circulaire forte, il est possible de donner une impulsion à la protection du climat, à l’innovation et à l’emploi », souligne le couple franco-allemand dans un communiqué et saluent « la proposition de porter l’objectif européen de réduction des émissions de gaz à effet de serre entre 50-55 % » par rapport à celles de 1990 d’ici 2030. Le pacte vert européen présenté en décembre dernier est la nouvelle stratégie de croissance verte de l’UE. Il est aujourd’hui au cœur du plan de relance européen. Pour y contribuer, l’industrie européenne jouera « un rôle central » selon la France et l’Allemagne. Toutes deux soulignent « l’engagement de la Commission à concentrer les fonds européens sur les innovations de rupture et les projets verts et appellent à financer des projets liés à la stratégie industrielle et au pacte vert dans le cadre du plan de relance pour l’Europe », notamment dans le cadre de la stratégie industrielle de l’UE, même si elles évoquent la nécessité d’accélérer le déploiement des initiatives industrielles sectorielles comme « la décarbonation des secteurs de l’aérospatiale, de l’aéronautique et de l’automobile et la création de marchés pilotes et d’écosystèmes industriels européens pour des matériaux et produits respectueux du climat et de la biodiversité ». L’importance du plan d’action pour l’économie circulaire présenté en mars, tout comme la nécessité de travailler sur le secteur numérique, notamment en termes de réduction des émissions, seront également des enjeux forts du plan de relance.

Dans cette déclaration, la France et l’Allemagne soulignent l’importance des plans d’action sectoriels, principaux moteurs de la transition « dans les domaines des transports, de l’agriculture, du bâtiment, de la recherche et des solutions de rupture technologique, la préservation et la restauration de la biodiversité et la lutte contre la pollution atmosphérique, l’économie circulaire et l’approvisionnement en matières première ». La question de l’efficacité énergétique est également un axe fort pour répondre aux objectifs climatiques de l’UE tout en contribuant à la reprise économique. Par ailleurs, la France et l’Allemagne « soutiennent la vague de rénovation dans le secteur du bâtiment qui pourrait apporter une contribution importante à la stimulation de l’économie de l’UE ». Le secteur du bâtiment représente 40 % de la consommation énergétique européenne et émet 36 % de CO2. Les enjeux autour du bâtiment et de la rénovation énergétique sont majeurs alors l’UE compte aujourd’hui près de 10 % de sa population vivant en situation de précarité énergétique et que 97 % des bâtiments européens sont jugés « non pérennes ». 

La finance verte au secours du climat

« L’Union européenne, en tant que puissance pionnière en matière de lutte pour la protection du climat, doit encourager une relance respectueuse de l’environnement et orientée vers les objectifs de l’agenda 2030 pour le développement durable » note les gouvernements français et allemand. À ce titre, le financement international du climat aura un rôle particulièrement important à jouer pour améliorer la gestion des risques liés à la durabilité dans le secteur financier et canaliser les financements pour des investissements durables et verts. Le rôle du règlement sur la taxonomie sera « crucial », ainsi que les travaux menés par le groupe d’experts techniques (TEG) sur la finance durable de l’Union qui s’est d’ailleurs exprimé le 26 avril dernier pour faire preuve de davantage de résilience dans nos systèmes économiques.

Enfin, la conservation de la biodiversité « devrait également être un élément essentiel de l’après crise sanitaire ». La France et l’Allemagne estiment que « la pandémie du Covid-19 montre que la perte de biodiversité et le développement des pandémies sont liés ». Aussi affirment-elles la nécessité d’agir au niveau mondial et souhaitent-elles créer « un cadre ambitieux pour la biodiversité pour la période après 2020 ».