L’économie circulaire, principal pilier du « green deal » européen

Publié le 08/04/2020

4 min

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La Commission européenne a adopté, le 11 mars, un nouveau plan d’action pour l’économie circulaire, un des principaux piliers de son « green deal ». Un plan dont l’objectif est de permettre à l’Union européenne de mettre en place une véritable « stratégie industrielle pour une économie propre et circulaire », s’attachant à la durabilité des produits pour réduire la consommation des ressources naturelles et la gestion des déchets.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui 

 

Le plan d’action « Économie circulaire, pour une Europe plus propre et plus compétitive », adopté par la Commission le mois dernier dans le cadre de la stratégie industrielle de l’UE, compte une série de mesures qui devront être mise en œuvre tout au long du cycle de vie des produits, en lien avec les acteurs économiques, les consommateurs, les citoyens et les organisations de la société civile. Il s’appuie sur des actions d’économie circulaire mises en œuvre depuis 2015. « Pour parvenir à la neutralité climatique d’ici à 2050, préserver notre environnement naturel et renforcer notre compétitivité économique, notre économie doit être totalement circulaire. Aujourd’hui, elle est encore essentiellement linéaire, puisque 12 % seulement des matières et des ressources secondaires y sont réintroduites. De nombreux produits cessent de fonctionner trop facilement, ne peuvent pas être réutilisés, réparés ou recyclés, ou ne sont conçus que pour une seule utilisation », souligne dans un communiqué Frans Timmermans, vice-président exécutif chargé du pacte vert pour l’Europe.

Mobiliser l’industrie pour plus de circularité

S’il s’agit de moins produire, il s’agit aussi pour l’UE de mieux produire. La Commission va donc décliner cette feuille de route en différentes stratégies, propositions ou textes législatifs. L’une des premières mesures vise à faire en sorte que « les produits durables deviennent la norme dans l’UE ». Pour cela la Commission compte proposer un texte législatif (à horizon 2021) pour définir une véritable politique des produits durables afin en premier lieu de lutter contre l’obsolescence programmée en augmentant le cycle de vie des produits (fin de l’usage unique, recyclage, interdiction de destruction des invendus…). Deuxième mesure importante : viser un meilleur accès à l’information et une meilleure protection des consommateurs afin d’offrir aux consommateurs européens un vrai « droit à la réparation », droit que de nombreuses associations de consommateurs européennes réclament depuis bien longtemps.

La Commission compte également lancer des stratégies spécifiques pour les secteurs « utilisant le plus de ressources et dont le potentiel de contribution à l’économie circulaire est élevé ». C’est le cas notamment des emballages, matériels électroniques et technologies de l’information et de la communication (TIC), des batteries et véhicules (un nouveau cadre de durabilité des batteries sera établi), des textiles, des matières plastiques, des denrées alimentaires (initiative législative) mais également le secteur de la construction et des bâtiments (stratégie globale).

Autre mesure phare : la gestion et la valorisation des déchets, afin d’éviter au maximum la production de déchets et, le cas échant, trouver un moyen de les valoriser à travers de nouveaux marchés dits « secondaires ». La Commission réfléchit également à la mise en place d’un modèle harmonisé à l’échelle de l’UE pour la collecte sélective des déchets et l’étiquetage.

Comment les progrès réalisés dans la transition vers une économie circulaire seront-ils suivis?

En 2021, la Commission actualisera le cadre de suivi existant en établissant des indicateurs liés à l’actuel plan d’action et qui tiendront compte de l’interdépendance entre la circularité, la neutralité climatique et l’ambition zéro pollution. Des indicateurs sur l’utilisation des ressources, y compris notre empreinte de consommation et notre empreinte sur les matières premières, seront également mis au point. Enfin, la Commission renforcera le suivi des plans nationaux consacrés à l’économie circulaire et d’autres mesures nationales en la matière, notamment dans le cadre des efforts de recentrage du semestre européen de coordination des politiques économiques pour y intégrer une plus grande dimension de durabilité.

Selon la Commission, « l’économie circulaire aura des retombées positives nettes en termes de croissance du PIB et de création d’emplois ». Plus concrètement, l’UE estime que l’application de ce plan pourrait accroître le PIB de l’UE de 0,5 % d’ici à 2030, en créant quelque 700 000 nouveaux emplois.