Favoriser la résilience de nos systèmes économiques

Publié le 28/04/2020

5 min

Publié le 28/04/2020

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Alors que l’Europe est confrontée à une crise sanitaire sans précédent, le groupe d’experts techniques (TEG) sur la finance durable de l’Union européenne encourage, dans une déclaration publiée le 26 avril, les gouvernements et le secteur privé à utiliser la taxonomie de l’UE, le « green bond standard » et les « climate benchmarks » comme outils pour assurer une reprise « résiliente, durable et équitable ».

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

Créé en 2018 afin de conseiller la Commission européenne pour accompagner la mise en œuvre du plan d’action sur le financement de la croissance durable, le TEG a commencé ses travaux en juillet 2018. Ses 35 membres issus de la société civile, du monde universitaire, des entreprises et du secteur financier, ainsi que des membres supplémentaires et des observateurs d’organismes publics européens et internationaux, travaillent depuis presque deux ans pour fournir une expertise sur les nouveaux outils que l’UE souhaite utiliser pour « financer un avenir durable ».

Des outils pour définir les investissements durables

Le TEG a développé trois outils « qui peuvent immédiatement guider les plans de relance des gouvernements et du secteur privé ». Le premier c’est le système de classification de l’UE, appelé plus communément la taxonomie verte, qui doit déterminer si une activité économique est écologiquement durable via une classification qui dresse la liste des activités économiques et des critères de performance conformes à l’engagement de l’Europe de réduire ses émissions de carbone à zéro d’ici 2050. Les experts du TEG ont rendu le 9 mars un rapport établissant une liste détaillée de 70 secteurs d’activité représentant 93 % des émissions de CO2 du Vieux Continent et qui doit désormais guider les investissements de l’Union. Le TEG a également expertisé une norme européenne sur les obligations vertes (« green bond standard ») qui constitue « un modèle de bonnes pratiques dont les éléments peuvent être appliqués par tous les émetteurs d’obligations pour expliquer comment leur financement contribue à une stratégie durable la plus large possible et aux impacts environnementaux et sociaux de l’émetteur ». Enfin, troisième outil, qui est en réalité un ensemble d’outils baptisé « Paris-aligned and climate transition benchmarks », permet d’accompagner l’allocation d’un montant important de capital privé vers la transition climatique. Ces outils permettent d’aligner la sélection du portefeuille des investisseurs sur les objectifs de changement climatique, en particulier la trajectoire de 1,5 degré.

La pandémie de Covid-19 implique davantage de résilience

Dans une déclaration publiée le 26 avril sur la crise du Covid-19, le TEG encourage et recommande aux gouvernements, aux institutions publiques et aux acteurs du secteur privé d’utiliser l’ensemble des outils financiers dits « verts » pour construire leurs plans de relance. « Le renforcement de nos capacités de production et la résilience de nos systèmes économiques et sociaux nous offrent les meilleures protections possibles en temps de crise » souligne le TEG, qui rappelle que le réchauffement climatique constitue « un risque majeur pour nos sociétés » et la nécessité de « réduire de manière drastique nos émissions de CO2 ». Le TEG appelle à définir des priorités politiques claires dont le « green deal » doit être le principal moteur et souligne que « les plans de relance économiques ne devraient pas soutenir les activités nuisibles à l’environnement ou à la société ». Dans ce « jour d’après », le secteur privé a clairement un rôle à jouer pour garantir l’accès au financement dans le cadre d’une reprise économique durable, lui qui selon le TEG affiche des performances environnementales « clairement pas alignées sur les objectifs environnementaux de l’UE » et « fait peser des risques financiers qui contribuent à favoriser des perturbations sociales futures liées au changement climatique ». Le TEG préconise l’utilisation des outils de la finance verte et prône plus de transparence quant aux stratégies d’investissement du secteur privé pour permettre une reprise économique durable et « réduire le risque de crises catastrophiques à l’avenir ».

Le TEG, dont le mandat a été prolongé jusqu’au 30 septembre 2020, a indiqué être « pleinement mobilisé pour fournir des orientations sur la mise en œuvre des outils par les secteurs public et privé ».

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