GRTgaz cible 12 TWh de gaz vert et d’hydrogène injectés en 2024

Publié le 08/04/2021

4 min

Publié le 08/04/2021

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GRTgaz a présenté le 7 avril ses résultats annuels et son nouveau projet d’entreprise. Baptisé  » Cap24 « , il vise principalement à accélérer le développement  du biométhane et de l’hydrogène renouvelable et bas carbone avec un objectif affiché : 12 TWh injectés dans les réseaux gaziers en 2024. 

 

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

En 2020, le groupe GRTgaz affiche un résultat net de 341 millions d’euros (contre 325 millions en 2019) et un montant d’investissements de l’ordre de 415 millions d’euros. L’année dernière, l’entreprise a transporté 641 TWh de gaz et compte 945 clients.

 

La troisième révolution gazière

Les gaz renouvelables représentent « la troisième révolution gazière » selon Thierry Trouvé, directeur du principal gestionnaire de transport français. Une révolution qui doit amener le deuxième opérateur européen d’infrastructures gazières, exploitant plus de 32 500 kilomètres de canalisations en France, à créer les conditions technico-économiques d’un réseau dont la totalité du gaz transporté sera d’origine renouvelable ou bas carbone en 2050. Pour y parvenir, GRTgaz, qui prévoit une consommation de gaz en France d’environ 100 à 150 TWh de moins qu’aujourd’hui (445 TWh), s’appuiera sur toutes les technologies de production de gaz vert de première, deuxième et troisième génération : méthanisation, pyrogazéification, gazéification hydrothermale et sur l’hydrogène renouvelable et bas carbone. L’entreprise mettra également toute sa compétence, notamment au travers de son centre de recherche Rice, pour transformer et adapter son réseau à ces nouveaux gaz. D’ici 2024, 640 millions d’euros seront investis pour la transition énergétique et dans la transformation digitale. GRTgaz travaille également et « c’est un fait nouveau » souligne Thierry Trouvé à une vraie démarche partenariale avec les territoires pour les accompagner dans la transformation de leurs systèmes énergétiques.

 

Un nouveau projet d’entreprise

« Ensemble, rendre possible un avenir énergétique sûr, abordable et neutre pour le climat », c’est la raison d’être que GRTgaz a fait inscrire dans ses statuts et qui va guider son nouveau projet d’entreprise Cap24, tourné vers « un système énergétique hybride et décarboné ». Pour cela, l’entreprise va s’appuyer sur la filière la plus mature actuellement : la méthanisation. GRTgaz, qui compte 21 sites injectant dans le réseau de transport, vise le raccordement d’une centaine de sites d’ici trois ans et l’installation d’une quarantaine de postes « de rebours ». Une technologie qui permet de comprimer et de faire remonter le surplus de biométhane du réseau de distribution vers le réseau de transport. Trois installations sont actuellement en service, dont la dernière a été mise en service en fin d’année à Mareuil-lès-Meaux, en Seine-et-Marne.  Un projet tourné également vers les filières de biogaz innovantes (pyrogazéification et gazéification hydrothermale) avec un objectif clair : l’industrialisation de ces filières d’ici 2024. Pour la pyrogazéification, plusieurs projets soutenus par GRTgaz, dont Plainénergie, auront fait leurs preuves et l’entreprise prévoit de lancer un premier projet commercial. L’essor des renouvelables passe aussi par la gazéification hydrothermale avec un groupe national de travail qui vient d’être créé et un premier projet de démonstrateur qui devrait voir le jour dans les prochaines années à Saint-Nazaire, dans les projets d’avenir de l’estuaire de la Loire. Pour la filière hydrogène, il s’agira pour l’opérateur d’infrastructures gazières de « démontrer la capacité de [ses] ouvrages à accueillir de l’hydrogène pur ou en mélange », testée actuellement au travers de la plateforme FenHyx, mais aussi la technologie power to gas pour transformer de l‘électricité renouvelable en gaz renouvelable via Jupiter 1000, ou encore la conversion de deux canalisations de 70 km au transport d’hydrogène pur prévue dans le cadre du projet transfrontalier mosaHYc, première étape d’un réseau dédiée à l’hydrogène.

© GRTgaz, Jérôme Cabanel.