Le 5 avril, lors d’une conférence à Bâle, le gestionnaire de transport gazier GRTgaz a annoncé le lancement d’un second projet de réseau de transport d’hydrogène en France. Objectif : favoriser l’émergence de l’offre et la demande sur des bassins de production régionaux et participer à construire cette dorsale européenne de l’hydrogène (European Hydrogen Backbone) qui doit tout à la fois assurer la sécurité d’approvisionnement pour les consommateurs d’hydrogène et contribuer à la création d’un marché commun européen. 

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

Après le projet mosaHYc qui vise à développer le premier réseau hydrogène européen par la conversion de canalisations de gaz entre la Moselle, la Sarre et le Luxembourg, GRTgaz récidive avec un nouveau projet, toujours dans la région Grand-Est mais en Alsace, cette fois. L’ambition reste la même : décarboner les usages énergétiques (industries et mobilités) et renforcer l’attractivité économique et industrielle des territoires. Fin octobre, des industriels français, allemands et luxembourgeois, Creos Deutschland, Encevo, GazelEnergie, GRTgaz, H2V, Hydrogène de France, SHS – Stahl Holding-Saar GmbH et Steag GmbH ont d’ailleurs formé un groupement européen d’intérêt économique (GEIE) baptisé « Grande région hydrogen ». Les projets de ce groupement pourraient permettre de produire jusqu’à 61 000 tonnes d’hydrogène par an et représenteraient selon le GEIE près de 600 millions d’euros d’investissements. 

RHYn, késako ?

Le projet RHYn (« Rhine HYdrogen Network ») doit favoriser l’écosystème hydrogène du Rhin supérieur en connectant à horizon 2028 la zone de Dessenheim avec la zone industrielle de Chalampé-Ottmarsheim, ainsi que l’agglomération de Mulhouse pour ses besoins en termes de mobilité. Dans les phases suivantes, ce réseau pourra s’étendre au sud vers Bâle (Suisse) afin de proposer une alimentation de la zone aéroportuaire et au nord vers Marckolsheim pour desservir ses sites industriels.

60 % de canalisations gaz rétrofitées

Dans ce projet, GRTgaz prévoit de « maximiser la réutilisation des canalisations de gaz naturel existantes « , autrement dit l’entreprise réutilisera 60 km de réseau existant sur les 100 km de réseau hydrogène qui sont prévus. La canalisation aura la capacité de transporter 125 000 tonnes d’hydrogène par an, l’équivalent de la production de 900 MW d’électrolyse et pourrait permettre la réduction des émissions de carbone jusqu’à 1 million de tonnes de CO₂ par an.

D’ici 2030, GRTgaz prévoit  le développement d’un réseau « d’environ 1000 km d’hydrogène » sur le territoire français. 

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