L’hydrogène pourrait représenter jusqu’à un quart de la demande énergétique totale de l’UE

Publié le 16/06/2021

3 min

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L’initiative de la dorsale hydrogène européenne (European Hydrogen Backbone, EHB) a présenté le 15 juin un rapport sur les futures tendances de demande, d’approvisionnement et de transport d’hydrogène à travers l’Europe. Selon elle, la demande d’hydrogène dans l’Union européenne (UE) et au Royaume-Uni pourrait atteindre 2 300 TWh en 2050, soit 20 à 25 % de la future demande d’énergie totale et pourrait être couverte par le gisement disponible sur le sol européen.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

Dans cette nouvelle étude qui fait suite à celle publiée en avril par le consortium prévoyant un réseau de transport d’hydrogène de près de 40 000 kilomètres reliant près de 21 pays dont le Royaume-Uni et la Suisse, l’EHB estime que l’UE et le Royaume-Uni ont « le potentiel suffisant » pour produire de l’hydrogène renouvelable (vert) et bas carbone (bleu) sur leurs territoires, même si des importations des pays voisins restent « probables ». L’hydrogène bleu aura d’ailleurs, même de manière transitoire, « un rôle primordial à jouer » pour accélérer la création d’un marché de l’hydrogène, indique l’EHB. Le rapport note également que le transport d’hydrogène par canalisation (où quasi 70 % seront des canalisations gaz rétrofitées) est une solution « plus compétitive que le transport par voie maritime ou indirectement par lignes électriques ».

L’Europe autosuffisante en hydrogène vert ?

Depuis la présentation de la stratégie hydrogène en juillet, suivie par celle de la France et de plusieurs pays européens, la construction européenne d’un marché de l’hydrogène est une condition sine qua none pour faire avancer l’Europe dans se quête de neutralité climatique en lui permettant notamment de décarboner massivement son outil industriel (acier, chimie…) et le secteur des transports, particulièrement la mobilité lourde. Au sein de l’UE, la demande hydrogène est estimée à 2 000 TWh et environ 300 TWh pour les Britanniques. Cela équivaut à environ 45 % de la consommation de gaz naturel de l’UE et du Royaume-Uni en 2019. Une demande qui serait principalement tirée par le secteur industriel représentant plus de 1 200 TWh. La demande totale d’hydrogène estimée pourrait être « satisfaite par de l’hydrogène vert et bleu produit dans l’UE et au Royaume-Uni, en utilisant de l’électricité renouvelable » indique l’EHB. Plusieurs chiffres sont avancés dans l’étude sur le potentiel domestique de production d’hydrogène renouvelable : 450 TWh en 2030, 2 100 TWh en 2040 et 4 000 TWh en 2050, cependant cette importante production d’hydrogène domestique impliquera selon l’étude une accélération des capacités de renouvelables, notamment dans l’éolien et le solaire et sera donc étroitement liée à la question de l’acceptabilité sociétale. Un potentiel à exploiter qui dépendra également du cadre réglementaire et des politiques publiques qui seront mises en place en France et en Europe pour créer les conditions technico-économiques d’un marché compétitif. Un gisement important selon l’EHB qui souligne également que les « importations d’hydrogène par canalisation peuvent compléter les productions européennes à des coûts attractifs ».

La dorsale, booster d’un marché transfrontalier compétitif ?

Pour relier les zones d’offres aux zones de demandes, la création d’un réseau dédié d’hydrogène de près de 40 000 kilomètres a été émise par 13 GRT européens. Un transport d’hydrogène « en grande quantité et sur de longues distances » à coût un compétitif évalué entre 0,11 et 0,21 euro/kg pour 1 000 km.

Crédit : GRTgaz.