L’union fait… le renouvelable

Publié le 05/07/2018

5 min

Publié le 05/07/2018

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La société gazière californienne SoCalGas, la québécoise Énergir, les gestionnaires des réseaux de distribution et de transport français GRDF et GRTgaz ont annoncé le 28 juin, pendant le Congrès mondial du gaz à Washington, la signature d’une convention de coopération visant à mutualiser leurs connaissances dans le cadre du développement de la filière du gaz naturel renouvelable et les technologies qui y sont associées.

Par L.I 

Une collaboration internationale dont l’objectif est clairement d’accélérer le développement du gaz naturel renouvelable en se positionnant notamment comme un interlocuteur de choix en matière de politique publique et sociale pour favoriser son essor. Tous partagent partagent « une volonté commune de résoudre les problématiques en matière de lutte contre le réchauffement climatique » tout en continuant « à proposer des solutions énergétiques fiables et abordables pour les consommateurs ».

Cette volonté s’inscrit dans le cadre réglementaire fixé en France par la loi de transition énergétique pour la croissance verte qui définit un objectif de 10 % de gaz renouvelable dans les réseaux d’ici à 2030. Une ambition relevée depuis à l’initiative des acteurs gaziers eux-mêmes, comme GRDF et GRTgaz qui tablent sur un nouvel objectif de 30 % de gaz renouvelable dans les réseaux de gaz naturel à la même échéance. SoCalGas répond quant à lui aux objectifs mis en place par l’État de Californie qui porte une ambition de 5 % de gaz renouvelables d’ici à 2030. Le 11 juin, Énergir a accueilli très favorablement le plan directeur de transition énergétique Québec (TEQ) qui reconnaît « l’apport du gaz naturel renouvelable comme solution clé dans la transition énergétique pour réduire significativement les émissions de gaz à effet de serre ». L’entreprise, principal distributeur de gaz au Québec, devrait être fixée sous peu quant au contenu minimal de gaz naturel renouvelable dans le réseau gazier à l’horizon 2030, on parle de 10%, mais le règlement qui devrait voir le jour dans les prochaines semaines donnera définitivement le cap. 

Chaque opérateur prophète en son pays

« Cette collaboration avec nos homologues canadiens et français est un véritable levier pour accélérer le développement d’innovations en matière de gaz naturel renouvelable, d’hydrogène, de stockage, de power to gas et d’autres technologies futures. Ce travail conjoint permettra de proposer une offre en gaz naturel fiable et abordable à des millions de consommateurs pour les années à venir » a commenté Sharon Tomkins, vice-présidente clientèle et stratégie chez SoCalGas. L’entreprise californienne a lancé l’année dernière un premier projet aux États-Unis qui permet de convertir l’hydrogène généré par l’excès de production d’énergie renouvelable en gaz naturel injectable dans les réseaux de distribution et utilisable dans les transports.

Énergir, en partenariat avec la ville de Saint-Hyacinthe (Québec), propose depuis décembre 2017 une solution gaz renouvelable aux consommateurs. C’est la première ville au Québec à produire de l’énergie grâce à la biométhanisation. « À l’ère de la transition énergétique, nous croyons que le gaz naturel renouvelable est une solution concrète dans la lutte contre les changements climatiques en plus d’offrir une contribution significative à l’autonomie énergétique et l’économie circulaire », souligne à l’issue de la signature Martin Imbleau, vice-président principal, développement, communautés, affaires corporatives et sécurité chez Énergir. L’entreprise développe actuellement un projet pilote de biométhanisation de la biomasse forestière présente en abondance sur le territoire québécois.

GRTgaz a de son côté mis en place le démonstrateur Jupiter 1000 qui convertit le surplus d’énergie électrique éolienne en mer Méditerranée en hydrogène et méthane de synthèse. Ce projet sera le premier à injecter de l’hydrogène et du méthane de synthèse dans le réseau de distribution en France. Une fois arrivé au terme de son développement, Jupiter 1000 aura une capacité d’injection de 1 million de GWe. GRDF quant à lui se mobilise afin de favoriser l’injection de biométhane sur le réseau de distribution en France et de fédérer en ce sens l’ensemble des acteurs professionnels concernés. Aujourd’hui, plus de 56 sites d’injection de biométhane sont actifs et plus de 800 projets sont à l’étude. 

 » La transition énergétique grâce aux gaz naturel renouvelables doit devenir une préoccupation d’ordre international afin de devenir une réalité. «  conclut Laurent Théry Directeur international de GRTgaz GRTgaz . 

Cette collaboration et cette mutualisation d’expérience devrait donner lieu à plusieurs rencontres dans l’année à venir pour mutualiser les différents retours d’expérience sur les projets développés par chaque entité.