Jupiter 1000 met sur orbite la filière power to gas

Publié le 09/12/2015

3 min

Publié le 09/12/2015

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GRTgaz a officiellement a annoncé fin 2015, dans le cadre de la COP 21, le lancement du premier projet power to gas baptisé Jupiter 1000. Ce projet de démonstrateur, basé dans la zone industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer et dans lequel sont associés sept partenaires industriels, est une première en France.

Par L.I.

GRTgaz et ses partenaires industriels, Atmostat, le CEA, CNR, Leroux et Lotz Technologies, McPhy Energy, TIGF et le Grand port maritime de Marseille ont annoncé jeudi 3 décembre dernier le lancement du premier projet power to gas raccordé au réseau de transport de gaz français.

La technologie power to gas a été régulièrement citée tout au long de 2015, année du Congrès mondial du gaz, de la COP 21 et de la promulgation de la loi sur la transition énergétique comme une solution innovante dans laquelle l’industrie gazière fonde de grands espoirs.

Un projet innovant, une filière en marche 

Jupiter 1000 fait partie de ces projets innovants et performants qui pourraient permettre de lancer une filière industrielle d’excellence du power to gas en France. Les objectifs principaux de GRTgaz et de ses partenaires sont de construire et d’exploiter un démonstrateur power to gas avec méthanation, captage et valorisation du CO2.

Ce projet de démonstrateur permettant de valoriser les excédents d’électricité renouvelable et recycler le CO2, a été initié en France fin 2013. Il sera opérationnel dès le début de cette année pour une mise en service prévue au cours de l’année 2018. D’une puissance de 1 mégawattheure, c’est la première installation à cette échelle de production en France – une vingtaine de démonstrateurs fonctionnent déjà en Europe, notamment en Allemagne. La production du procédé Jupiter pourrait produire jusqu’à 15 térawattheures par an en 2050.

« Le power to gas est le chaînon manquant du système énergétique, il est l’une des illustrations des gaz verts qui représentent l’avenir de la lutte contre le changement climatique », a déclaré Thierry Trouvé, directeur général de GRTgaz.

Financé pour un tiers par des fonds publics, notamment européen (Feder), et supporté au deux tiers par les partenaires industriels, ce projet représente un investissement de 30 millions d’euros.

Comment Jupiter fonctionne ?

Le projet utilise des énergies renouvelables pour fonctionner

L’hydrogène vert sera produit par deux électrolyseurs de technologies différentes à partir d’énergies d’origine 100 % renouvelable. Une technologie de méthanation innovante sera mise en place et le CO2 nécessaire capté sur un site industriel voisin. L’hydrogène ou le méthane produit sera par la suite réinjecté dans le réseau de transport de gaz naturel.

Pour Sylvain Lemelletier, chef de projet de Jupiter 1000, « construire un démonstrateur dès aujourd’hui permettra à la France d’être dans la course au power to gas ». Les premiers résultats détermineront les suites à donner au projet. Il s’agira pour GRTgaz et ses partenaires d’établir des critères techniques et économiques permettant une installation complète de ce type à plus ou moins moyen terme.

Au cœur des débats sur la transition énergétique, à la pointe de la technologie, le power to gas n’en est qu’aux prémices de son développement en France. Jupiter 1000 pourrait bien lui faire prendre son envol.