Prométha veut structurer la filière francilienne du biométhane

Site de méthanisation d’Ormoy-la-Rivière, dans l'Essonne.

Publié le 21/12/2020

4 min

Publié le 21/12/2020

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Créé le 17 juin à l’initiative de la région Île-de-France, de l’État, des départements de Seine-et-Marne et de l’Essonne, de la direction régionale de l’Ademe, de la chambre d’agriculture de la région, de l’Arec, de GRDF et de GRTgaz, le cercle des acteurs francilien de la méthanisation, connu désormais sous le nom de Prométha, a été lancé officiellement fin novembre. Dans une région qui compte plus d’une trentaine d’unités de méthanisation et qui a fait de cette filière un pilier de sa stratégie régionale énergie-climat, le potentiel de développement est important, tout comme l’est la nécessité d’accompagner et de favoriser l’appropriation locale des projets. 

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

Pour atteindre ses objectifs en termes d’énergies renouvelables (EnR), à savoir 40 % d’EnR dans la consommation d’énergie francilienne d’ici 2030 et 100 % d’ici 2050, la région Île-de-France compte sur le développement de la méthanisation. En novembre 2019, elle a d’ailleurs présenté une stratégie dédiée affichant l’objectif d’injecter dans les réseaux gaziers à hauteur de 5 TWh par an à horizon 2030, soit 14 % des énergies renouvelables à produire en Île-de-France. Le collectif Prométha, lancé en juin, est présenté comme « une instance stratégique d’échanges, d’informations, de sensibilisation et de production d’outils pour les acteurs de la filière méthanisation francilienne, pour assurer le développement durable de la filière dans la région ».

Lieu d’échanges et de réflexions

À l’image de plusieurs autres collectifs régionaux déjà en place, comme Métha’Synergie (région Sud), Méthatlantique (en Pays de la Loire) ou encore le Collectif régional du biométhane injecté (Corbi) dans les Hauts-de-France, Prométha souhaite coordonner un développement raisonné de la filière méthanisation sur le territoire francilien, en s’appuyant sur des groupes de travail et des actions pédagogiques. « En 2021, nous allons produire plusieurs livrables issus de nos groupes de travail pour accompagner au mieux les porteurs de projets » nous indique Théo Klein, chargé de projet à l’Arec et animateur de Prométha. Pour lui, il ne s’agit pas « de réinventer ce qui existe déjà », mais bien de se servir de l’existant et de l’adapter quand cela le nécessite « à la maille francilienne ».

Définir des actions ciblées

Depuis sa création, Prométha s’est particulièrement saisie de quatre sujets « dans l’objectif d’informer de manière opérationnelle les acteurs de la filière par le biais de guides, de fiches, de conférences ou de visites de sites » indique le communiqué. Premier groupe de travail :  les Cive (cultures intermédiaires à vocation énergétique), animées par la chambre d’agriculture francilienne. Plusieurs expérimentations sont actuellement en cours en Île-de-France avec différentes variétés de semences, dans une région où la majorité des unités sont installées à la ferme et où les Cive constituent une part importante des intrants. Le deuxième groupe de travail est consacré à l’accès aux financements. Animé par l’Ademe, il aura pour principale mission de faire du lien entre porteurs de projets et partenaires bancaires en constituant un réseau francilien. Troisième groupe, celui dédié à la formation. Dans un secteur qui se professionnalise au rythme de la structuration de la filière, de nombreux besoins en formations émergent auprès des professionnels de terrain. Coordonné par l’Arec et la chambre d’agriculture, ce GT affiche deux objectifs : relayer les dispositifs de formation déjà existants via un catalogue national et assurer la collecte des besoin identifiés par les acteurs franciliens pour créer une offre spécifique dans la région. Dernier groupe de travail et pas des moindres : celui lié aux questions sociétales et plus particulièrement à l’appropriation locale des projets. Piloté par GRDF et le département de la Seine-et-Marne, par ailleurs déjà engagés dans une charte de développement à la maille départementale, CapMétha77, il va développer plusieurs actions de sensibilisation auprès du public et des riverains, via notamment des visites de sites. Le GT mène déjà plusieurs études, notamment pour une meilleure intégration paysagère des unités de méthanisation, sur l’impact du trafic routier à proximité des sites, sur le potentiel d’emplois générés par le développement de la filière dans la région ou encore sur la possibilité d’une dévaluation immobilière des habitations à proximité des sites. Des premières études dont les résultats sont attendus au cours de l’année 2021.

Crédit : GRDF.