MSC croisières inaugurera en octobre le premier paquebot propulsé au GNL construit en France

Publié le 07/07/2022

3 min

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Le premier paquebot construit en France propulsé au GNL (gaz naturel liquéfié) sera livré mi-octobre à l’armateur italo-suisse MSC Croisières, a-t-on appris mardi 5 juillet lors de sa présentation aux Chantiers de l’Atlantique. 

Par la rédaction, avec AFP

 

Depuis quelques années, la réglementation internationale devient de plus en plus stricte sur les rejets atmosphériques et a fortement incité les armateurs à modifier leur comportement et à réfléchir à des solutions moins nocives pour la santé humaine et l’environnement. Les compagnies de croisières, régulièrement pointées du doigt pour des questions de pollution de l’air, comme un bon nombre d’acteurs du transport maritime, se sont tournées vers le GNL carburant marinun mode propulsion qui permet d’éliminer la quasi-totalité des émissions de soufre (SOx) et de particules fines, de réduire de plus 80 % des émissions d’oxyde d’azote (NOx) et jusqu’à 20 % des émissions de dioxyde de carbone (CO2) par rapport aux carburants maritimes actuels. « C’est une étape significative pour la décarbonation de la croisière. Le GNL est aujourd’hui le carburant le plus propre disponible pour les paquebots« , a salué Henri Doyer, directeur des programmes MSC aux Chantiers de l’Atlantique. Si l’Aida Nova (groupe Costa Croisières) fut le premier paquebot de croisière au monde à voguer au GNL carburant en novembre 2020, depuis plusieurs paquebots lui ont emboîté le pas. Le GNL carburant est actuellement « la principale solution viable et économique pour le fret lourd maritime » rappelait il y a quelques jours dans nos colonnes Julidé Yasar, directrice générale de France gaz maritime alors que la décennie suivant devrait voir d’autres alternatives émerger. 

Un premier bateau construit à Saint-Nazaire

Le croisiériste italo-suisse et les Chantiers de l’Atlantique, qui collaborent depuis plus de 20 ans, ouvrent avec le MSC World Europa un cycle plus durable : deux autres paquebots propulsés au GNL seront livrés en 2023 et 2025. Ce premier bateau, dont la construction avait commencé fin 2019 et qui prendra la mer en décembre, est facturé « plus d’un milliard d’euros », selon les Chantiers de l’Atlantique. Long de 333 mètres, haut de 68 mètres, le MSC World Europa sera le plus grand de la flotte de l’armateur et il intègre aussi un démonstrateur d’un nouveau type de pile à combustible fonctionnant au GNL et capable de produire de l’électricité. « Pour le moment, elle produit 150 kilowatts, soit l’équivalent de la consommation de 300 passagers », précise Patrick Pourbaix, directeur général de MSC Croisières France, qui espère voir cette capacité augmenter dans les prochaines années. Il a passé les premiers essais « avec brio » selon un communiqué du croisiériste. Ces essais ont porté « sur la performance des moteurs, la manœuvrabilité, la consommation de carburant, les systèmes de sécurité, la vitesse et les distances d’arrêt ». Le second navire au GNL de la compagnie, le MSC Euribia, est de son côté mis à flot. Il sera livré dans un an. La construction du troisième navire, le World Class II, commencera début 2023 à Saint-Nazaire. L’armateur a pour ambition d’atteindre le « zéro émission » à l’horizon 2050. « Nous sommes en train d’adapter les bateaux existants à nos exigences environnementales. Mais nous ne pourrons pas atteindre notre objectif sans les nouvelles technologies et les carburants à faibles émissions », a souligné Linden Coppell, responsable RSE chez MSC Croisières.