Le secteur du transport maritime s’engage à promouvoir des normes environnementales plus strictes

Le transport maritime représente 3% des émissions mondiales de gaz à effet de serre et transporte plus de 80% des marchandises échangées dans le monde. © Shutterstock

Publié le 01/12/2023

4 min

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Cinq des plus gros transporteurs maritimes mondiaux ainsi que la France, la Corée du Sud et le Danemark ont adopté une déclaration commune le 1er décembre à la COP28 à Dubaï pour promouvoir l’adoption « d’un cadre réglementaire solide » d’ici 2027 favorisant la transition écologique du secteur.

Par la rédaction, avec AFP

 

Le transport maritime représente 3 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre et transporte plus de 80 % des marchandises échangées dans le monde. D’après l’ONU, la transition du secteur, dont les émissions ont bondi de 20 % en une décennie, pourrait coûter environ 100 milliards de dollars par an. La transition écologique « n’en est qu’à ses balbutiements », selon la Conférence des Nations unies sur le commerce, l’investissement et le développement (Cnuced). « Je veux saluer (…) le formidable accord qui a été trouvé par l’industrie maritime de nos pays il y a quelques instants et qui va permettre de réduire les émissions très fortement d’ici 2030« , a salué le président français Emmanuel Macron dans un discours en séance plénière. 

Mesurer « précisément » les émissions du secteur d’ici 2027

Les signataires promettent de travailler à la mise en place d' »une norme internationale » pour mesurer précisément les émissions du secteur, est-il écrit dans la déclaration, « fondée sur des objectifs permettant d’établir la trajectoire de décarbonation du secteur tout en prévoyant un mécanisme de flexibilité dans la mise en œuvre pour tous les navires, permettant d’assurer des conditions d’activité équitables et d’inciter à recourir d’emblée aux carburants et aux technologies les plus innovants« . Ils s’engagent également à promouvoir « un mécanisme international de tarification des gaz à effet de serre« , soit l’équivalent d’une taxe carbone, « pour inciter à l’efficacité énergétique et réduire l’écart de prix entre les carburants fossiles et les carburants maritimes durables« .

Une réduction de 30 % des émissions totales d’ici à 2030

Les transporteurs signataires – l’italo-suisse MSC, le danois Maersk, le français CMA CGM, l’allemand Hapag-Lloyd et le coréen HMM – se sont également engagés à réduire leurs émissions au-delà des objectifs fixés par l’Organisation maritime internationale (OMI) début juillet. Une telle coalition, regroupant l’ensemble des plus gros transporteurs mondiaux, à l’exception du chinois Cosco, est inédite. Ils promettent de « réduire de 30 % les émissions totales (de leur flotte) d’ici à 2030 par rapport à 2008 » contre 20 % demandés par l’OMI. D’ici 2040, l’objectif est porté à – 80 % des émissions contre – 70 % selon les standards de l’OMI. Une réduction à zéro des émissions nettes doit être atteinte « en 2050 au plus tard« . « CMA CGM est extrêmement heureux de rejoindre cette coalition unique (…) pour plaider en faveur de l’adoption d’objectifs supérieurs à la trajectoire définie par l’OMI« , a déclaré le PDG du groupe français, Rodolphe Saadé dans un communiqué commun des transporteurs présents à Dubaï.

Vers l’obligation d’une propulsion « propre » pour les navires neufs ?

La coalition défend aussi la mise en œuvre de « normes de construction pour les navires neufs ». Les transporteurs envisagent de s’accorder sur une date au-delà de laquelle il serait obligatoire pour tout navire neuf d’être propulsé par du carburant à émissions nulles ou quasi nulles. Actuellement, près de 99 % de la flotte mondiale est propulsée au fioul lourd. « Nous voulons mettre un terme à la livraison de navires fonctionnant uniquement aux combustibles fossiles », a insisté Soren Toft, le patron du premier transporteur mondial, MSC. Les États signataires s’engagent, outre à établir « des règles du jeu équitables » sur le plan international, à « accélérer la production et l’offre de carburants maritimes durables dans des quantités suffisantes« . « La dynamique en faveur des carburants verts se renforce et nous sommes heureux de compter des partenariats solides au sein de l’industrie« , s’est réjoui le PDG de Maersk, Vincent Clerc, qui a inauguré en septembre le premier navire au bio-méthanol.