Hydrogène : le CNRS lance une fédération de recherche dédiée

L’hydrogène est l’élément le plus abondant dans l’univers : 75% en masse et 92% en nombre d’atomes

Publié le 19/03/2021

3 min

Publié le 19/03/2021

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Le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) a annoncé, le 9 mars, la création d’une fédération de recherche hydrogène. Objectif : unir et coordonner les efforts de la communauté scientifique pour faire avancer la production d’hydrogène décarboné, son stockage mais aussi son utilisation via des piles à combustible pour des applications mobiles ou stationnaires en coopération avec le monde industriel.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

Le 8 septembre, le gouvernement annonçait un soutien public de 7 milliards d’euros d’ici 2030, dont 2 milliards d’euros d’ici 2022, dans le cadre de France relance et des investissements d’avenir, principalement pour décarboner l’industrie, développer la mobilité lourde et soutenir la recherche française, à la pointe dans le domaine de l’hydrogène.

La R&D, une brique indispensable

« La recherche n’est pas une dépense mais un investissement d’avenir faisant de ce maillon un atout majeur pour accélérer la transition énergétique, maintenir et accroître la compétitivité des entreprises à l’échelle régionale, nationale et mondiale » déclarait il y a quelques mois Mohammed Benlahsen, président de l’Alliance nationale de coordination de la recherche pour l’énergie (Ancre). Le Conseil national de l’hydrogène annoncé en janvier et lancé le 25 février déclarait que la R&D serait une brique indispensable de la réussite de cette stratégie française, avec de nombreux projets en cours et des moyens supplémentaires alloués aux grands établissements de recherche français dont le CNRS pour avancer sur la production d’hydrogène décarboné, sa purification, son stockage et son utilisation pour différentes applications, afin de « préparer la future génération des technologies de l’hydrogène » et de donner à la France les moyens « de disposer rapidement de toutes les technologies critiques nécessaires à sa souveraineté et permettant un passage rapide à l’échelle industrielle ».

270 chercheurs et 28 laboratoires mobilisés

Si l’hydrogène est l’atome le plus présent sur terre, il n’est pas considéré comme une énergie en tant que telle mais comme un vecteur énergétique. Actuellement, 95 % de l’hydrogène est produit dans le monde à partir de sources fossiles principalement par reformage de gaz naturel, avec des coûts de production entre trois et quatre fois moins importants que celui de l’hydrogène décarboné. Pour accélérer les conditions d’un déploiement massif d’une production d’hydrogène décarboné, la fédération de recherche hydrogène du CNRS regroupe plus de 270 chercheurs permanents, « sans compter les étudiants, doctorants et post-doctorants qui représentent environ le même nombre de personnes » indique le CNRS. Tous travaillent sur l’hydrogène et les piles à combustible dans 28 laboratoire de l’établissement français et de ses partenaires (CEA, Mines, INRS…), « dans une grande synergie avec le monde industriel » précise l’établissement de recherche français. Mutualisation et diffusion des connaissances, recherche multi-partenariale, champ de recherche interdisciplinaire : en somme, fédérer la communauté scientifique française pour lui donner plus de poids et de visibilité anime l’esprit de cette fédération. Elle va s’appuyer sur des laboratoires et des plateformes reconnus dans la chimie des matériaux, la chimie-physique, la chimie de coordination, la catalyse, l’électrochimie, la thermique, la fluidique, les procédés de transformation, la gestion de l’énergie, les systèmes énergétiques pour le transport et le stationnaire, pour mener ses travaux.