En Seine-et-Marne, Veolia et Waga Energy exploitent le plus grand site de production de biométhane de France

Publié le 18/05/2022

5 min

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Ce 18 mai, Veolia et Waga Energy ont inauguré en présence de nombreux élus du territoire la plus grande unité de production de biométhane valorisant du biogaz issu d’une installation de stockage des déchets non dangereux (ISDND) en France. Située à Claye-Souilly (Seine-et-Marne), cette douzième Wagabox est en mesure de produire jusqu’à 120 GWh par an, soit l’équivalent de la consommation annuelle de 20 000 foyers ou 480 bus alimentés au biogaz véhicule (bioGNV).

Par Laura Icart

 

À l’heure où l’ensemble des pays européens cherchent le moyen de réduire leur dépendance au gaz russe, la production de biogaz dans nos territoires apparaît comme une solution de plus en plus pertinente, répondant à la fois à une logique d’indépendance énergétique et à un enjeu climatique. Le démarrage fin mars de la plus importante unité de production de biométhane de notre pays et l’une des plus importantes d’Europe faisait la fierté de la centaine de personnes réunis sur le site du Val’Pôle de Veolia. Un site industriel d’excellence qui permet désormais de produire 238 GWh d’énergie chaque année (électricité, biométhane, chaleur) et d’éviter le rejet de 800 000 tonnes d’équivalent CO2 dans l’atmosphère. Un site également clé pour la transition énergétique de l’Île-de-France puisqu’il produit 15 % de l’électricité renouvelable de la région.

Le premier producteur d’énergie verte de France

Si la directrice générale France de Veolia recyclage-valorisation des déchets, Anne Le Guennec, n’hésite pas à parler du Val’Pôle comme le site « emblématique d’un monde qui change », c’est qu’avec l’installation de cette Wagabox et l’investissement technique des équipes techniques de GRDF pour permettre à son réseau d’accueillir une si grande quantité de biométhane, la production totale d’énergie sur le site du Val’Pôle, déjà le premier producteur d’énergie verte de France, a augmenté de près de 40 %. Et le géant français du déchet ne compte pas s’arrêter là. En 2021, Veolia a produit en France 1,6 térawattheure de biogaz issu de la méthanisation des déchets. Le groupe, qui valorise environ 47 millions de tonnes de déchets chaque année, veut davantage « contribuer au développement d’une véritable filière de la production de gaz vert au niveau européen, indispensable pour la sécurité énergétique et pour la lutte contre le réchauffement climatique » souligne Anne Le Guennec, qui précise que l’entreprise recense « un gisement de ressources en énergie primaire de près de 6 TWh ». En France, Veolia et Waga Energy se sont engagées à développer quatre projets conjointement. Trois sont déjà en service : l’unité de production de biométhane installée sur le site de stockage des déchets de Saint-Palais (Cher) qui permet d’alimenter en gaz renouvelable 3 000 foyers, de celle de Claye-Souilly fin mars et celle installée à Le Ham (Manche) au mois d’avril. Une quatrième, prévu Chatuzange-le-Goubet (Drôme), devrait démarrer prochainement. Une fois les quatre unités en service à horizon 2024, elles représenteront une capacité de production de biométhane allant jusqu’à 175 GWh par an et « permettront d’éviter 35 000 tonnes d’émissions de gaz à effet de serre chaque année » précise Waga Energy.

29 unités injectent du biométhane en Seine-et-Marne

L’unité de Claye-Souilly est la vingt-septième unité de biométhane en Seine-et-Marne. Le département est parmi ceux qui comptent en France le plus d’unités de méthanisation en injection (29) sur les 37 que compte la région francilienne. Pour le préfet de la Seine-et-Marne, Lionel Beffre, ce projet mené à Claye-Souilly représente « l’excellence et la compétence de nos entreprises » pour accompagner la transition énergétique sur le territoire. L’État doit être « un facilitateur pour faire émerger davantage de projets comme celui-ci et le développement du biométhane en général » et « il s’y engage », faisant référence à plusieurs dispositions réglementaires prise par le gouvernement ces dernières semaine pour accélérer la production du biométhane. En Seine-et-Marne, la production locale couvre « aujourd’hui 20 % de ses usages résidentiels de gaz » souligne Bertrand de Singly, directeur clients territoires Île-de-France de GRDF. Le département s’est fixé un objectif ambitieux à horizon 2030, celui de couvrir 75 % des besoins résidentiels d’ici 2030, soit une production de 2,5 TWh par an. Dans une région qui ambitionne d’atteindre 5 TWh de biométhane en 2030 et où Île-de-France Mobilités compte convertir 75 % de ses bus au bioGNV d’ici 2029, la production de biométhane pourra couvrir de nombreux usage. À commencer par celui de décarboner la mobilité : comme l’a rappelé ce matin le représentant de l’État, le bioGNV permet « d’améliorer la qualité de l’air des Franciliens ».