Un premier navire au gaz naturel liquéfié pour Corsica Linea

Publié le 08/01/2023

4 min

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La compagnie maritime qui assure des désertes quotidiennes entre la Corse et Marseille a inauguré le 5 janvier à Ajaccio son premier navire propulsé au gaz naturel liquéfié (GNL). Le A Galeotta sera le premier navire à desservir la Corse au GNL.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui, avec AFP

 

Annoncé en juillet 2019 par la compagnie Corsica Linea, le premier navire neuf propulsé au GNL, mode de propulsion parmi les plus respectueux proposé actuellement aux armateurs, notamment parce qu’il n’émet aucune émission de soufre et de particules fines et qu’il permet de réduire de 90 % les émissions d’oxyde d’azote, est officiellement le neuvième navire de la compagnie créée en 2016. « C’est le premier navire neuf en Corse depuis 11 ans et le premier navire à desservir la Corse au GNL » s’est félicité Pierre-Antoine Villanova, directeur général de la Corsica Linea.

Une propulsion au GNL progressive

Baptisé A Galeotta, ce navire peut accueillir 150 voitures, 170 remorques et 930 passagers. Il effectuera la ligne Marseille-Bastia en semaine et Marseille-Ajaccio le week-end. Le ferry, dont la première traversée commerciale a eu lieu ce dimanche soir, sera propulsé au GNL « dans un premier temps sur une partie de la traversée et progressivement sur son intégralité », a souligné le directeur général de la compagnie aux bateaux rouges. Pour commencer, le A Galeotta sera propulsé pendant » un quart de la traversée » au GNL près des côtes corses et marseillaises et, pendant les trois quarts restants, au fioul léger à 0,1 %, a ajouté M. Villanova, qui assure avoir investi « 180 millions d’euros depuis 2019 dans la transition environnementale ». Outre sa propulsion GNL, « l’une des spécificités de ce navire est d’être doté de chaudières et de groupes électrogènes fonctionnant également au GNL » précise la compagnie maritime. L’absence d’émissions de fumées près des côtes lors de ses traversées entre Marseille et la Corse, c’est autant d’habitants des zones côtières qui verront leur santé respiratoire « préservée ». « Par rapport à une traversée traditionnelle, ce sont 20 % des émissions de gaz à effet de serre qui seront évitées et 85 % des émissions d’oxyde d’azote en moins », a également relevé Amaury de Saint-Quentin, le préfet de Corse, saluant cette initiative 100 % privée.

Un verdissement des flottes en marche

Plus de 300 navires sont propulsés au GNL carburant dans le monde, la plupart du temps en bicarburation. Ce mode de propulsion est particulièrement en vogue chez les armateurs : outre la maturité de la technologie, il répond à la majorité des normes de plus en plus strictes imposées par l’Organisation maritime internationale (OMI). Les problématiques liées à la qualité de l’air impactant les habitants des zones côtières a déjà convaincu de nombreux croisiéristes, à l’image de MSC Croisières qui a mis à l’eau son premier navire GNL construit en France en octobre, ou encore de la compagnie italienne Costa Croisières qui a lancé en 2019 le premier navire de croisière au monde navigant au GNL,  l’Aida Nova. Dans une étude parue en juillet, le cabinet DNV estimait que plus de 160 nouvelles commandes ont été enregistrées sur les sept premiers mois de l’année 2022, portant le carnet de commande à près de 500 navires à horizon 2028. En France, la compagnie maritime CMA CGM possède déjà une flotte de plus d’une vingtaine de navires dont plusieurs porte-conteneurs propulsés au GNL et développeme également une offre de bioGNL via le système des garanties d’origine. 

Une zone Seca actée en Méditerranée

Demandée de longue date par les organisation environnementales mais aussi par plusieurs villes dont Venise et Marseille, la cinquième zone Seca dans le monde couvrira l’ensemble de la Méditerranée. Concrètement, cela signifie qu’à compter du 1er mai 2025, les navires « seront tenus de respecter une limite de teneur en soufre dans le carburant » cinq fois inférieure à la limite légale en dehors de cette zone, ont expliqué dans un communiqué commun le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) et le Plan d’action pour la Méditerranée (PAM). Le résultat attendu doit être une baisse de près de 80 % des émissions d’oxydes de soufre, dévastatrices pour la vie marine, et une réduction annuelle de 8,5 millions de tonnes des rejets dans l’atmosphère. « Cinq navires de la compagnie appliquent déjà ces normes Seca de limitation de la teneur en soufre dans les carburants » a souligné le patron de Corsica Linea, Pierre-Antoine Villanova.

Crédit : R. Villalon / Shutterstock.com.