Sunref, un outil de financement au service de la transition

Publié le 12/01/2019

3 min

Publié le 12/01/2019

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Dans les pays en développement, le financement de la croissance verte représente un défi majeur, notamment lorsque l’on sait que la plupart d’entre eux sont particulièrement exposés aux risques climatiques. L’Agence française de développement (AFD) apporte sa contribution, notamment au travers de son programme Sunref (« Sustainable Use of Natural Resources and Energy Finance ») qui a pour objectif de faciliter une transition énergétique des entreprises vers des énergies renouvelables.

Par Laura Icart

Réduire les émissions de gaz à effet de serre, réduire sa facture énergétique, réduire son impact sur l’environnement en finançant des projets d’efficacité énergétique et d’énergies renouvelables dans les pays du Sud : c’est tout l’enjeu de l’outil financier Sunref, mis en place en 2006 par l’AFD, qui s’appuie sur un réseau de près de 70 banques partenaires.

Faire émerger le potentiel renouvelable du Sud

Le programme Sunref de l’AFD a pour objectif de faciliter une transition énergétique des entreprises. Il propose une offre financière sur mesure qui s’adapte à la typologie du projet en vue de les inciter à se tourner vers les énergies renouvelables. Il intègre aussi un volet d’assistance technique qui vise à renforcer les capacités des banques bénéficiaires.

Le programme s’adresse en premier lieu aux banques commerciales et aux organismes de financements qui, en tant que partenaires de l’AFD, sont les ordonnateurs des crédits accordés. Les petites et moyennes entreprises porteuses de projets peuvent également solliciter directement les experts du programme et obtenir le label Sunref. Plus de 2,5 milliards d’euros de prêts ont été accordés dans le cadre de ce dispositif qui a généré 1,5 million de MWh par an d’énergie verte et permis l’évitement de 14 millions de tonnes d’équivalent CO2 par an. Depuis sa création, Sunref a permis le financement de 42 projets : biomasses, petites installations hydroélectriques, photovoltaïques, ou solaires, unités de biogaz…

Projet emblématique par excellence du dispositif, par sa technicité et par l’importance de son financement, la construction en Afrique du Sud de la première centrale de production de biogaz issu des élevages bovins locaux permet dorénavant de fournir une électricité 100 % renouvelable à échelle industrielle, tout en valorisant des déchets.

Bronkhorstspruit, première centrale biogaz d’Afrique du Sud labélisée Sunref

En 2013, l’AFD, en partenariat avec l’Industrial Développement Corporation of South Africa (IDC), institution sudafricaine de financement du développement, a accordé un prêt à recours limité de 6 millions d’euros – sur les 9,5 millions d’euros de financements nécessaires au projet « Bronkhorstspruit ». Du nom d’une ville située à environ 40 km à l’est de Pretoria, sur l’un des plus grands parcs d’engraissement bovin du pays, la centrale de production de biogaz de Bronkhorstspruit, d’une capacité de 5 MW, a été développée par l’usine Bio2Watt. La principale matière première utilisée pour la production de biogaz est le fumier du troupeau de 25 000 têtes de l’exploitation, complétée par divers autres flux de déchets issus des installations voisines de transformation alimentaire et de papier. Le gaz provenant des digesteurs de la centrale alimente quatre grands moteurs à gaz connectés à des générateurs et au réseau électrique d’Eskom et fournit de l’électricité verte à l’usine Rosslyn de BMW, répondant à un tiers des besoins en électricité de l’usine.