PPE ET SNBC : la France vise la neutralité carbone à l’horizon 2050

Publié le 25/04/2020

4 min

Publié le 25/04/2020

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Le ministère français de la Transition écologique et solidaire a publié le 23 avril deux décrets mettant en œuvre la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) et la stratégie nationale bas carbone (SNBC), publiés pour la première fois en janvier 2019. Le Parlement avait adopté en septembre dernier la stratégie française pour l’énergie et le climat (loi énergie-climat).

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

Elles étaient attendues depuis des mois, objets de nombreuses spéculations. C’est désormais chose faite : la PPE et la SNBC ont officiellement été publiées ce jeudi 23 avril. La SNBC doit permettre à la France d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 : elle vise une réduction de 16,5 % de la consommation finale d’énergie d’ici 2028 (par rapport à 2012).

Dessiner la politique énergétique des prochaines années

La PPE fixe une série d’objectifs qui visent à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de 40 % entre 1990 et 2030 et à diminuer la consommation finale d’énergie de 20 % d’ici 2030. Sont particulièrement concernées : les énergies fossiles d’une part, dont la consommation devra être réduite de 40 % d’ici 2030 (au lieu des 30 % d’objectif fixé dans la loi sur la transition énergétique de 2015), ainsi que la fermeture de la dernière centrale au charbon d’ici 2022. En 2028, la consommation primaire de charbon doit être réduite de 80 % (par rapport à 2012), celle du pétrole de 34 % et celle du gaz de 22 %. La PPE vise également à limiter la part du nucléaire dans le mix électrique de plus de 70 % à 50 % d’ici 2035, en arrêtant 14 réacteurs nucléaires d’ici 2035, dont la centrale de Fessenheim dès cette année, ainsi qu’à porter la part des énergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie à 33 % d’ici 2030. Elle prévoit 36 % de renouvelables dans la production d’électricité en 2028 dans le meilleur des cas – les capacités installées seront doublées d’ici 2023 -, ainsi qu’une augmentation significative de la production de chaleur renouvelable par rapport à 2016, de l’ordre de 40 % (218 TWh) à 60 % (247 TWh) d’ici 2028, soit entre 35 % et 39 % de la consommation totale de chaleur.

Peu de changements pour le biométhane

Les acteurs du biométhane estimaient que la première version de la PPE, publiée en janvier 2019, manquait d’ambition pour favoriser l’essor et le développement de la filière. Si quelques ajustements ont été faits par le ministère pour répondre à leurs craintes, avec notamment l’augmentation de l’enveloppe de soutien public à 9,7 milliards d’euros pour la période 2019-2028, les principaux chiffres de production et de consommation restent inchangés. Cette PPE portera donc le volume de biogaz injecté de 14 à 22 TWh en 2028, contre 0,4 TWh en 2017. Le biogaz (injecté ou en usage direct) doit désormais représenter entre 6 à 8 % de la consommation de gaz en 2028, loin des 10 % de gaz renouvelables dans les tuyaux en 2030 visés par la loi de transition énergétique pour une croissance verte et des ambitions affichées des acteurs gaziers en France. 

D’autres objectifs majeurs sont envisagés, comme l’éradication de l’utilisation des voitures à essence et diesel d’ici 2040, la rénovation énergétique de toutes les maisons à faible isolation d’ici 10 ans et l’utilisation de l’hydrogène vert dans la consommation d’hydrogène par les industries (20 % à 40 % de la consommation totale de gaz dans l’industrie d’ici 2028).