Paris a placé son air sous surveillance

Publié le 18/09/2019

4 min

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Le 17 septembre, la maire de Paris, Anne Hidalgo, a présenté un nouvel outil pour connaître l’état de la qualité de l’air à Paris. Un système de cartographies qui permettra de visualiser les niveaux de pollution en temps réel. Lundi, Airparif avait annoncé la mise en place permanente d’un instrument de mesure des particules ultrafines.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

En cette journée nationale de la qualité de l’air, chacun y est allé de sa petite annonce dans la lutte contre la pollution de l’air. Il est vrai que les effets de cette pollution, le plus souvent invisibles, sont la cause chaque année de plus de 7 millions de décès, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). « La pollution de l’air continue de peser lourdement sur la santé des populations les plus vulnérables, à savoir les femmes, les enfants et les personnes âgées », a déclaré en 2016 le docteur Flavia Bustreo, sous-directrice générale à l’OMS. « Pour être en bonne santé, il faut respirer un air pur, du premier au dernier souffle », a-t-elle précisé. Les fortes concentrations de polluants atmosphériques ont d’importantes répercussions sur la santé humaine, notamment parce que les particules en suspension (dites « PM »), le dioxyde d’azote (NO2) et l’ozone (O₃), les polluants les plus nocifs, sont aussi les plus présents.  

Cartographier la qualité de l’air à Paris

Avec ce système de cartographies, la mairie de Paris donne la possibilité de visualiser en temps réel les niveaux des différents polluants : particules (PM2,5 et PM10), oxydes d’azote (NOx) et ozone. Ce système permettra d’avoir des données sur la qualité de l’air à l’échelle d’un quartier, d’une rue et même d’un immeuble, mais « également l’évolution des moyennes annuelles pour chaque polluant atmosphérique depuis 2012, démontrant une amélioration globale de la qualité de l’air à Paris », précise le communiqué publié par la Ville de Paris.

Le métro, ultra pollué

L’association Respire a publié hier les résultats d’une série de mesures faites en mars dernier avec une équipe du CNRS sur la présence de polluants, en particulier les particules les plus fines, dans les enceintes souterraines du métro et du RER. Des résultats sont édifiants : sans être une surprise, ils laissent clairement songeurs quant aux risques qui pèsent sur la santé des voyageurs et des salariés de la RATP et de la SNCF dans les gares et bouches de métros franciliennes. Avec des niveaux de pollution relevés jusqu’à trente fois plus élevés que dans la rue, cette étude relève aussi des taux de PM2,5 jusqu’à douze fois plus élevés dans le métro et les gares souterraines qu’à l’air extérieur.

Un instrument dédié à la mesure des particules ultrafines

Encore méconnues, les particules ultrafines ont des effets fortement néfastes sur la santé « liés à certaines composantes des particules de l’air ambiant dont les particules ultrafines, le carbone suie et le carbone organique », précise l’Anses. Ce nouvel appareil mis en place par Airparif et financé par le conseil régional, permettra une surveillance permanente de ces toutes petites particules et viendra compléter notre réseau existant précise Airparif, « avec la mise en place d’une station de référence dans l’agglomération parisienne où seront mesurés les différents paramètres liés aux enjeux sanitaires et de compréhension de la pollution particulaire en Île-de-France ».