Alerte aux polluants !

Publié le 10/04/2018

4 min

Publié le 10/04/2018

Temps de lecture : 4 min 4 min

Si aujourd’hui aucun médecin n’annonce directement aux familles « votre proche est mort de la pollution de l’air », nombre de pathologies comme des accidents vasculaires cérébraux, cardiopathies, cancers du poumon, affections respiratoires chroniques ou aiguës, peuvent être imputables à la pollution de l’air.

Par Laura Icart

Minuscules et pourtant redoutables, les polluants atmosphériques sont en cas de grandes concentrations de véritables poisons qui asphyxient les grandes villes de la planète. Pour lutter contre ce fléau, l’OMS a instauré en 1987 (révisées en 2005) des « lignes directrices OMS relatives à la qualité de l’air » qui évaluent les effets de la pollution atmosphérique sur la santé et donnent des valeurs seuils au-delà desquelles elle lui est nuisible. Si ces valeurs sont indicatives et doivent permettre aux États d’élaborer des politiques de gestion de la qualité de l’air, elles constituent cependant un objectif à atteindre pour le bien-être des populations.

Quels sont les polluants les plus nocifs selon l’OMS ?

 

Les particules fines (PM)

 

Qui sont-elles ?

Selon l’OMS, les particules en suspension ont plus d’effets sur la santé que tout autre polluant. Composées principalement de sulfates, de nitrates, d’ammonium, de chlorure de sodium, de carbone, de matières minérales et d’eau, elles se composent d’un mélange de substances organiques et minérales, sous forme solide ou liquide. Les particules les plus nuisibles pour la santé sont celles dont le diamètre n’excède pas 10 microns (≤ PM10).

Quels effets sur la santé ?

L’OMS observe « un lien étroit et quantitatif » entre l’exposition à des concentrations élevées en particules et un accroissement des taux de mortalité et de morbidité au quotidien aussi bien qu’à plus long terme. Selon les lignes directrices OMS relatives à la qualité de l’air, abaisser la concentration moyenne annuelle en PM10 de 70 µg/m3 (niveau communément enregistré dans nombre de villes en développement) à 20 µg/m3, soit le niveau préconisé par l’OMS, pourrait réduire le taux de mortalité lié à la pollution de l’air d’environ 15 %.

Les particules ultra-fines

Elles mesurent moins de 100 nanomètres, soit 0,01 micron (PM 0.1). C’est environ la largeur d’un cheveu découpé en 1 000. Bien qu’elles soient suspectées d’avoir des effets graves sur la santé (car bien plus agressives à masse égale que les classes de particules plus importantes), elles ne sont toujours pas réglementées aujourd’hui.

L’ozone (O3

 

Qui est-il ?

L’ozone est selon l’OMS l’effet de réactions photochimiques entre divers polluants, comme les oxydes d’azote (NOx) émis par les véhicules et l’industrie et les composés organiques volatiles (COV), émis par les véhicules, les solvants et l’industrie.

Quels effets sur la santé ?

L’exposition provoque des problèmes respiratoires, le déclenchement de crises d’asthme, une diminution de la fonction pulmonaire et l’apparition de maladies respiratoires.

Le dioxyde d’azote (NO2)

 

Qui est-il ?

Les émissions anthropiques de NO2 proviennent principalement de la combustion (chauffage, production d’électricité, moteurs des véhicules automobiles et des bateaux).

Quels effets sur la santé ?

Des études épidémiologiques ont montré que les symptômes bronchitiques chez l’enfant asthmatique augmentent avec une exposition de longue durée au NO2.

Le dioxyde de soufre (SO₂)

 

Qui est-il ?

Le SO₂ est un gaz incolore, d’odeur piquante. La source anthropique principale de SO₂ est la combustion des énergies fossiles contenant du soufre pour le chauffage domestique, la production d’électricité ou les véhicules à moteur.

Quels effets sur la santé ?

Il affecte le système respiratoire, le fonctionnement des poumons et il provoque des irritations oculaires.

Deux autres polluants méritent aussi de figurer dans cette liste et sont aujourd’hui particulièrement scrutés : l’oxyde de soufre (SOx) et l’oxyde d’azote (NOx) qui accélèrent la formation de particules fines et ultra-fines. Ses principaux pourvoyeurs sont les transports terrestre et maritime.