Focus sur le profil de la consommation énergétique de l’Île-de-France en 2017

Publié le 05/05/2020

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Publié le 05/05/2020

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  • L’Agence régionale énergie-climat d’Île-de-France (Arec) a publié, le 29 avril, pour le compte du Réseau d’observation de l’énergie et des gaz à effet de serre (Rose) de la région francilienne une série de chiffres clés énergie-climat en région francilienne pour l’année 2017.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

« La somme des consommations énergétiques finales de l’Île-de-France [corrigées des effets du climat, NDLR] s’élève à 220 TWh en 2017, ce qui représente une baisse moyenne de 14 % depuis 2005 », indique le Rose dans un communiqué dont l’objectif est de rassembler, consolider, traiter et diffuser les informations, les données et les scénarios relatifs à la consommation et à la production d’énergie ainsi qu’aux émissions de gaz à effet de serre associées dans la région francilienne. Les principales sources d’énergie consommées en Île-de-France sont respectivement : le gaz naturel (35 %), l’électricité (30 %) ainsi que les produits pétroliers et le charbon (28 %). La part des consommations d’énergies finales d’origine fossile des Franciliens s’élève à 63 % en 2017. Sans surprise, c’est le secteur du bâtiment le principal consommateur puisqu’il représente 65 % des consommations énergétiques dont les deux tiers pour le secteur résidentiel. Un bilan régional qui est complété par les transports routiers (23 %) et l’industrie qui représente 12 % des consommations énergétiques.

Le secteur résidentiel et le trafic routier, principaux émetteurs de gaz à effet de serre

En 2017, le secteur résidentiel est le premier contributeur des émissions de GES en Île-de-France selon l’inventaire d’Airparif, avec 33 % des émissions de GES régionales. Les transports routiers sont juste derrière avec 30 %, un secteur sur lequel on a pu mesurer récemment les effets du confinement sur la qualité de l’air, avec une baisse globale des concentrations de NOx sur tout le territoire français métropolitain et outre-mer. Les secteurs tertiaire et industriel suivent, avec respectivement 13 % chacun des émissions de GES. Les 6 % restants incombent aux déchets et aux plateformes aéroportuaires.

14,6 TWh d’EnR&R produits en 2017 en Île-de-France

« La production francilienne d’énergie renouvelable et de récupération (EnR&R) s’élève à 14,6 TWh en 2017 » indique l’Arec dont « 92 % correspond à une production de chaleur [7,4 TWh en réseau et 6 TWh en individuel, NDLR] », principalement portée par les filières géothermie, déchets et biomasse. « Filière en émergence et en forte croissance », précise l’Arec : l’injection de biométhane dans les réseaux gaziers, valorisé à hauteur de 66 GWh en 2017 soit une « multiplication par 18 par rapport à 2013 » note l’agence francilienne du climat. Principalement portée par les filières déchets, biogaz et biomasse (79 %), la production d’électricité non fossile s’élève à 1,1 TWh, le restant étant composé pour 21 % des productions éolienne, photovoltaïque et hydraulique. La stratégie énergie-climat de la région vise à réduire de 20 % sa consommation d’énergie d’ici 2030 tout en doublant la part des énergies renouvelables. Le conseil régional a adopté en juillet 2018 une stratégie énergie-climat ambitieuse, avec une priorité claire donnée aux énergies renouvelables (EnR), avec 40 % d’EnR dans la consommation d’énergie francilienne d’ici 2030 et 100 % d’ici 2050. « Les EnR ayant le plus grand potentiel identifié en Île-de-France, outre les réseaux de chaleur, sont l’énergie solaire photovoltaïque avec un potentiel de 6 TWh et le biométhane avec un potentiel de 5 TWh », soulignait Jean-Philippe Dugoin-Clément, vice-président de la région Île-de-France en charge de l’écologie, dans un entretien accordé début novembre à Gaz d’aujourd’hui, quelques jours après l’annonce d’un plan régional à 10 milliards d’euros sur la période 2020-2024 en faveur de l’action environnementale.

La méthanisation, une filière en forte croissance en Île-de-France

La région francilienne croit beaucoup à la méthanisation et cumule sur son territoire un fort potentiel méthanogène, comme l’avait évoqué dans une note en janvier 2019 le département énergie et climat (Arene) de l’Institut d’aménagement et d’urbanisme (IAU). Actuellement, l’île-de-France compte 26 unités de méthanisation, dont 17 qui injectent du biométhane dans les réseaux de distribution et de transport de gaz, soit une capacité raccordée estimée à 239 GWh par an et un potentiel de projets inscrits au registre des capacités avoisinant les 2 761 GWh par an. Une croissance importante en île-de-France, qui a triplé sa capacité de production en moins de trois ans (128 GWh en 2018). La première unité injectant du biométhane issu du traitement des eaux usées sur le réseau de GRDF a été inaugurée le 3 décembre dernier par la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise (GPS&O) et le groupe Suez aux Mureaux. Le conseil régional a fixé un objectif de production de 5 TWh par an de biométhane à l’horizon 2030, soit 14 % des énergies renouvelables à produire en Île-de-France. Pour cela, il prévoit de mobiliser 10 millions d’euros par an dès cette année via son plan méthanisation adopté le 21 novembre dernier. Ces 17 unités, dont 14 injectent du biométhane d’origine agricole, offrent une belle perspective de débouchés pour du bioGNV dans une région qui affiche de grandes ambitions en termes de mobilité durable. L’Île-de-France totalise 26 points d’avitaillement publics et 12 en projet. Un développement qui va de pair avec l’augmentation de la production de gaz vert en Île-de-France, qui affiche une ambition de 5 TWh par an à l’horizon 2030 et le maintien d’un gisement d’emplois non délocalisables.

© GRDF.