Hydrogène, bioGNL, électricité : la coalition pour l’énergie de demain dévoile sa feuille de route

Total et CMA CGM ont finalisé, le 13 novembre la plus grande opération au monde d’avitaillement en GNL ( dont 13% de bioGNL) dans le port de Rotterdam.

Publié le 25/02/2021

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Publié le 25/02/2021

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Initiée en décembre 2019, la coalition pour l’énergie de demain, qui réunit 14 groupes internationaux, vise à accélérer le développement de solutions énergétiques favorisant la décarbonation du monde du transport et de la logistique. Le 23 février, elle a présenté sept actions qu’elle souhaite mettre en œuvre dès cette année, principalement tournées vers le développement d’énergies et de technologies moins impactantes pour le climat.  

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hu

 

Réduire l’impact climatique du transport et de la logistique s’avère une nécessité. En France comme en Europe, c’est le premier secteur émetteur de GES et de polluants de l’air. En 2018, 24 % des émissions mondiales de CO2 dues à la combustion d’énergie relève du secteur des transports (hors agriculture et utilisation des sols). Sans surprise, c’est le transport routier passagers et fret qui est de très loin le premier responsable puisqu’il représente près des trois quarts des émissions de CO2, suivi par le secteur maritime et aérien (environ 12 % chacun) et le ferroviaire qui est très peu émetteur (1,2 %). La coalition pour l’énergie de demain entend agir sur ses émissions de GES sur terre, sur mer et dans les airs.

Un secteur fortement émetteur de CO2

Tous secteurs confondus, le transport maritime génère 2 à 3 % des émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2) et est responsable de plus d’un cinquième de la consommation de carburant mondiale. Le transport aérien serait de son côté, selon les estimations officielles, responsable d’environ 2 % des émissions mondiales de CO2. Cependant, de nombreuses associations et experts du secteur estiment que ce chiffre est sous-évalué, notamment en raison de l’augmentation croissante du trafic passager et qu’il serait plus de l’ordre de 3 % à 3,5 %. Un pourcentage qui augmente encore si l’on tient compte de l’ensemble des GES (O3, CH4) et des polluants de l’air (CO, NOx, PM). Encore aujourd’hui, la quasi-totalité des transports au niveau mondial sont assurés par des produits pétroliers. Cette large coalition d’entreprises (AWS, Carrefour, CMA CGM Group, Cluster maritime français, Crédit agricole CIB, Engie, Faurecia, Michelin, Schneider Electric, Total et Wärtsilä), rejointe en début d’année par Airbus, Bureau Veritas et PSA International, souhaite non seulement agir sur l’approvisionnement en énergies plus durables, mais aussi sur l’efficacité énergétique des modes de transport. « Nous sommes convaincus des bénéfices que peuvent apporter des initiatives communes dans la recherche de nouvelles solutions visant à réduire les émissions de CO2 de notre industrie » souligne le vice-président exécutif de l’ingénierie d’Airbus, Jean-Brice Dumont. « La diversité des parties prenantes et des expériences de la coalition confère évidemment une réelle puissance à l’échelle de tout le secteur du fret et des chaînes logistiques, pour élaborer les solutions innovantes dont nous avons besoin » souligne de son coté Matthieu de Tugny, président de Bureau Veritas Marine and Offshore.

Sept projets déployés en 2021

Cette année, la coalition a annoncé le déploiement de sept projets issus de ses groupes de travail intersectoriels. Premier objectif : accélérer la disponibilité le développement de l’hydrogène renouvelable et l’offre pour les poids lourds longue distance. La coalition s’appuiera sur deux projets où Carrefour est associé : Cathyope et H2Haul. Pour ce dernier, il s’agira de tester trois nouveaux types de poids lourds électriques à pile à combustible. À la manœuvre, un consortium européen : les constructeurs VDL et Iveco et le motoriste FPT Industrial. La coalition espère « proposer un carnet de commandes pour le transport de marchandises sur les routes de France et d’Europe d’ici juin ». Dans le secteur maritime, le gaz naturel liquéfié carburant est déjà plébiscité par les armateurs. C’est actuellement le seul carburant alternatif qui est déjà déployé à grande échelle, disposant d’infrastructures de distribution en fort développement et compétitif. Demain, la coalition souhaite avoir la capacité d’intégrer davantage de bioGNL pour alimenter navires et camions. Plusieurs projets sont déjà à l’étude ou en cours de déploiement, notamment en Italie. Favoriser l’usage de biocarburants de troisième génération et tester le « premier biocarburant spécialement adapté aux besoins du transport maritime » est également prévu cette année, comme l’accélération de la conversion de la chaîne d’approvisionnement à l’électricité verte pour verdir la chaîne logistique. D’ici la fin du semestre, la coalition souhaite être en mesure d’établir une feuille de route pour des projets de R&D innovants facilitant l’émergence de véhicules zéro émission. La création d’un éco-calculateur digital de la chaîne de transport est également prévu cette année, qui sera en mesure d’établir l’empreinte carbone de chaque trajet et le cas échéant de proposer des alternatives plus respectueuses de l’environnement. Enfin, elle proposera aux ports d’ici la fin de l’année un plan commercial « pour encourager la conversion des ports en de nouvelles plateformes multimodales ».

© CMA CGM.