Huit chiffres à retenir sur le développement du GNV et du bioGNV en Europe

Publié le 14/05/2021

6 min

Publié le 14/05/2021

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L’Association européenne des véhicules roulant au gaz naturel véhicule et au bioGNV (NVGA) a publié, début mai, ses statistiques pour l’année 2020. La filière européenne affiche une croissance continue depuis plusieurs années. En 2030, ce sont potentiellement près de 13 millions de véhicules qui seront en circulation en Europe où ils pourront se ravitailler dans un réseau de plus de 12 000 points d’avitaillement public, contre un peu plus de 4 000 aujourd’hui. Pour la NVGA, le GNV et bioGNV représentent aujourd’hui l’une des solutions « les plus matures » pour décarboner le secteur des transports, responsable en Europe de 20 % des émissions totales de gaz à effet de serre de l’Union selon l’Agence européenne pour l’environnement. Résumé et perspectives en huit chiffres.

Par Laura Icart

 

Si l’année 2020 a été marquée par la pandémie de Covid-19 qui a fortement impactée notre économie et notamment le secteur automobile, la NGVA Europe souligne que la mobilité gaz et biogaz est restée un secteur attractif en Europe en 2020 avec un réseau de points d’avitaillement qui a augmenté de près de 25 % par rapport à 2019 et des nouvelles immatriculations qui dépassent les 65 000 véhicules. Un niveau moins élevé que l’année dernière (87 420) mais qui reste important dans un secteur qui subit de plein fouet les effets de la crise.

65 019

En 2020, plus de 65 000 véhicules GNV ont été immatriculés en Europe, comprenant 55 028 nouvelles immatriculations de voitures particulières et utilitaires mais aussi 3 189 nouveaux bus et 6 802 camions (GNC et GNL), selon des données fournies par l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA). En France par exemple, en 2020, le nombre de camions roulant au GNV a augmenté de plus de 40 % en un an, passant de 3 500 poids lourd à plus de 5 500 en fin d’année. Dans le secteur du transport routier de marchandises, la flotte de poids lourds connaît une forte croissance (+ 170 % par an depuis 2014) et fait de la France, selon l’Association française du gaz naturel véhicule (AFGNV), « le marché le plus attractif d’Europe ».

11,4 %

Selon l’ACEA, 11,4 % de tous les nouveaux bus mis en circulation dans l’Union européenne en 2020 fonctionnaient avec des carburants alternatifs « dont la quasi-totalité sont alimentés au gaz naturel ». Parmi les marchés les plus dynamiques figure la France : aujourd’hui, dans notre pays, une benne à ordure sur trois et un bus sur quatre roulent au GNV-bioGNV. L’Espagne et la Suède sont également concernées par cette croissance à deux chiffres.

6 802

En 2020, la mobilité gaz a été fortement boostée par la vente de camions. Au total, c’est près 6 802 nouveaux camions GNC et GNL qui ont été mis en circulation en Europe, contre 6 630 en 2019, soit une augmentation du nombre d’immatriculations de 2 % malgré la crise économique. « 99 % de tous les camions à motorisation alternative [mis en circulation en 2020, NDLR] fonctionnent au gaz naturel », souligne la NGVA qui précise « que le volume de ventes le plus important a été enregistré en Allemagne ».

17 %

C’est la part moyenne de biométhane incorporé dans le GNV en 2020 en Europe. Au total, plus de 25 % des stations de ravitaillements GNV européennes distribuent du biométhane aux consommateurs européens. Selon la NGVA Europe, cette part de biométhane augmente partout en Europe à un rythme différencié d’un pays à l’autre. Si la France se situe dans la moyenne européenne, à savoir 17 %, elle atteint en revanche 50 % en Allemagne, 59 % en Finlande et même 90 % aux Pays-Bas et 95 % en Suède.     

4 400

À la fin de l’année 2020, le réseau européen public de stations d’avitaillement compte 4 400 stations dont 4 000 distribuant du gaz naturel comprimé (GNC) et 400 du gaz naturel liquéfié. Un réseau de stations qui, comme le rappelle la NGVA joue un « un rôle crucial » dans le déploiement de la mobilité gaz en Europe. L’année dernière, environ « 300 nouvelles stations GNC ont été ouvertes, ce qui représente une croissance de 8,1 % » précise la NVGA. Une croissance encore plus significative pour les stations distribuant du GNL. Le nombre de stations est passée d’environ 250 à 400, soit une augmentation de près de 60 %. La France comptait à la fin de l’année dernière 167 points d’avitaillement publics, elle vient de franchir le cap des 200 au début du mois de mai, avec un rythme d’ouverture d’une à deux stations par semaine. 

La NGVA Europe a également évoqué les perspectives à venir et ses attentes pour le déploiement de la mobilité GNV-bioGNV en Europe. Comme l’Association européenne du biogaz (EBA), elle souhaite que la valeur intrinsèque du biométhane et sa capacité à décarboner le secteur des transports soit mieux reconnues en Europe et demande notamment à la Commission européenne d’analyser la performance des carburations dans une démarche en analyse de cycle de vie.

40 %

D’ici 2030, la part du biométhane incorporée dans le GNV devrait atteindre les 40 %, avec toujours de grandes disparités entre les pays membres. La production européenne de biogaz et de biométhane devrait au moins doubler d’ici 2030, passant « de près de 200 TWh aujourd’hui (167 TWh en 2019) à environ 370-390 TWh, selon différentes études » estime l’EBA, dont environ un tiers pourrait être alloué au secteur des transports.  

13 millions

En 2030, la NGVA estime que plus de 13 millions de véhicules GNV seront en circulation, ce qui permettra « une réduction globale des émissions de GES de 55 % ». Actuellement et selon des données provisoires, environ 1,5 million de véhicules seraient en circulation en Europe, majoritairement en Italie qui dépasse le million de véhicules.

12 000

Toujours en 2030, les 13 millions de véhicules en circulation pourront se ravitailler dans les 12 000 points d’avitaillement publics ouverts, soit environ 10 000 stations GNC et 2 000 stations GNL.

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