Gaz : l’UE dépasse ses objectifs de réduction de la demande

Selon Eurostat, la majorité des pays de l'union européenne ont atteint l'objectif de -15 % entre mars 2022 et mars 2023. La France a baissé sa consommation de 16,3%. ©Shutterstock

Publié le 21/04/2023

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La consommation de gaz dans l’Union européenne a diminué de 17,7 % entre le mois de mars 2022 et le mois de mars 2023, dépassant les objectifs fixés dans le règlement d’urgence adopté en juillet 2022 qui prévoyait une baisse de la demande de 15 % par rapport à la moyenne de la même période des cinq années consécutives précédentes.

Par Laura Icart 

 

En décembre, Eurostat annonçait que la consommation de gaz naturel de l’UE avait diminué de 20,1 % au cours de la période août-novembre 2022, par rapport à la consommation moyenne de gaz pour les mêmes mois (août-novembre) entre 2017 et 2021. En janvier 2023, l’UE a donc poursuivi cette baisse de la demande, avec 19 % en glissement annuel pour atteindre 40 milliards de m3 en janvier 2023, une baisse qui s’est également poursuivie en février (- 14,7 %) et a atteint 17,1 % au mois de mars.

Une réduction de 17,7 % enregistrée

Selon les données compilées par Eurostat, la majorité des pays ont atteint l’objectif de – 15 %. Six pays, l’Irlande (- 0,2 %),  la Slovaquie (- 1 %), l’Espagne (-1 0,8 %), la Pologne (- 12,5 %), la Slovénie (- 13,8 %) et la Belgique (- 14,5 %) n’ont pas atteint les objectifs fixés dans le règlement. Si la France a bien dépassé la barre des 15 %, elle reste en dessous de la moyenne européenne, affichant une baisse de sa consommation de 16,3 %, tout comme le Portugal (- 15,5 %) et l’Allemagne (- 15,6 %). D’autre pays ont au contraire enregistré des baisses records de consommation de gaz. C’est le cas de la Finlande (- 55,7 %), de la Lituanie (- 40,5 %), de la Suède (- 37,2 %) ou encore de l’Estonie (- 36 %). Des pays qui étaient tous très fortement dépendants du gaz russe. À noter qu’à Malte, la consommation de gaz a fortement augmenté (+ 12,3 %). Malte reste toutefois le plus consommateur de gaz naturel de l’UE avec un mix fortement carboné reposant essentiellement sur le pétrole.

NB: la consommation indiquée pour chaque pays en térajoule est établie sur la période  allant du 1 août 2022 au 31 mars 2023 selon des données fournies par Eurostat. Ce sont des données  brutes de consommation.

Un règlement prolongé jusqu’en mars 2024

Le 28 mars, les 27 ont accepté de renouveler pour l’hiver 2023-2024 leur objectif de réduction de leur consommation de gaz. Pour la commissaire européenne Kadri Simson, cette dynamique de diminution de la demande, fortement aidée par une météo particulièrement clémente, devait être poursuivie. Le Conseil a donc acté cette prolongation à l’identique d’une réduction de 15 % de la demande de gaz jusqu’à mars 2024 par rapport à la moyenne des cinq dernières années, avec des données qui doivent être communiquées tous les deux mois à la Commission, tous les mois en cas de crise. Non contraignante, cette réduction pourra être amenée à le devenir « si une situation de crise se présentait à nouveau » a souligné la ministre suédoise de l’Énergie et de l’industrie. Plusieurs pays comme la Pologne et la Hongrie se sont exprimés contre cette mesure, estimant qu’il s’agit là d’une atteinte à leur droit souverain de choix de consommation énergétique. Le Conseil a également ajouté une nouvelle disposition pour régler un point spécifique : en cas d’augmentation de la consommation de gaz dans un État membre en raison du passage de ce dernier du charbon au gaz pour le chauffage urbain, une consommation de gaz de référence sera définie.