Droit à l’injection : un premier bilan positif selon la CRE

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Publié le 31/03/2021

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Publié le 31/03/2021

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La Commission de régulation (CRE) de l’énergie a publié le 30 mars un premier bilan de la mise en œuvre du droit à l’injection de biométhane dans les réseaux gaziers. Un bilan « positif » selon le régulateur qui affiche sa satisfaction de voir la capacité d’accueil des réseaux s’accroître, favorisant l’essor de la production de biométhane dans nos territoires. 

 

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

 

L’injection de biométhane « constitue une opportunité pour les réseaux et le système gazier de manière générale, car il permet de décarboner un secteur encore largement fossile » indique la CRE dans son rapport. Une opportunité en forme de défi pour le régulateur qui dresse un bilan du droit à l’injection, moins de deux ans après sa mise en œuvre. Ce dispositif introduit par la loi Egalim doit permettre d’accroître ou de renforcer la capacité du réseau à intégrer davantage de gaz vert alors que la filière est en pleine expansion avec un double objectif : la diminution des délais de raccordement des installations de production et la maîtrise des coûts pour la collectivité.

 

216 zonages validé

 

Le droit à l’objectif doit certes maximiser l’accueil du biométhane dans les réseaux mais également selon le régulateur répondre à un principe « d’efficacité économique ». Depuis mai 2020, la CRE a validé 216 zonages de raccordement couvrant presque la moitié (44 %) du territoire français « sur lequel se concentre 50 % du potentiel de l’étude Solagro 2050 avec une capacité des réseaux qui a été multipliée par 6 » indique le rapport. Pour la CRE, ces zonages constituent de véritables « outils de planification stratégique » de la filière. C’est dans les Hauts-de-France, deuxième région en termes de potentiel d’après l’étude Solagro (17,4 TWh par an) que les zonages déjà approuvés permettront d’accélérer plus significativement le développement du biométhane avec 87 % du gisement en mesure d’être valorisé. « Sur une zone donnée, les schémas d’investissements prévisionnels associés aux zonages validés par la CRE augmentent la capacité d’accueil des réseaux pour permettre l’injection de l’ensemble des projets déjà identifiés et d’au moins 20 % du potentiel diffus de la zone » précise le rapport. Actuellement, plus de 1 150 projets sont inscrits dans le registre des capacités, correspondant à moyen terme à une capacité de biométhane de plus 28 TWh par an et jusqu’à 35 TWh si le potentiel diffus est plus « soutenu » précise le régulateur. Le montant total prévisionnel des investissements sur les 216 zonages « s’élève à 900 millions d’euros » selon la CRE, dont 440 millions d’euros liés au renforcement du réseau. 132 millions ont déjà été validés et, plus précisément, le régulateur a déjà validé 178 ouvrages de renforcement sur le réseau de distribution, pour un montant total de près de 96 millions d’euros.

 

Des zonages adaptés à la réalité de la production 

En mars 2021, 226 installations de production de biométhane injectent dans les réseaux gaziers en France. 201 sont raccordées aux réseaux de distribution et 25 aux réseaux de transport, correspondant à une capacité annuelle de production de plus de 4 TWh. Dans son rapport, le régulateur note que la taille des projets raccordés au réseau de transport et de distribution est très  « diverse » avec une capacité maximale d’injection qui va de 9 GWh par an à 62,5 GWh par an, pour une moyenne de 32,6 GWh par an pour les installations injectant sur le réseau de transport et comprises entre 3 et 120 GWh par an et une capacité maximum moyenne de 16,5 GWh par an pour le réseau de transport. Si la capacité de production de biométhane a doublé en un an, les gestionnaires de réseaux estiment ainsi qu’elle devrait atteindre 13 TWh à horizon 2023-2024, bien au delà des 6 TWh inscrits dans les objectifs de la PPE au même horizon.