Clap de fin pour la COP24 !

Publié le 18/12/2018

4 min

Publié le 18/12/2018

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La 24e conférence des parties à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP24) qui se tenait à Katowice, en Pologne, s’est terminée le 15 décembre par l’adoption dans la douleur d’un nouveau règlement visant à favoriser la mise en œuvre de l’accord de Paris sur les changements climatiques dans le monde. Le bilan global reste décevant.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui 
 
Les 200 pays réunis à Katowice en Pologne depuis le 3 décembre pour la 24e COP sont parvenus à se mettre d’accord, samedi 15 décembre en soirée, sur une notice permettant la mise en application de l’accord de Paris de 2015. Après de longues négociations autour de modalités très techniques, la communauté internationale a finalement signé un accord détaillant, dans une centaine de pages, un modus operandi qui devrait permettre aux 160 pays signataires de l’accord de Paris de 2015 de suivre leurs engagements en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). Les ONG présentes sur place ont déploré l’absence d’un calendrier détaillé, tout comme les représentant des pays en voie de développement déjà impactés par les changements climatiques, les zones insulaires étant particulièrement concernées, qui se sont succédé pendant plus de dix jours à la tribune de la COP mais dont les appels au secours semblent avoir peu été entendus et cela malgré la hausse annoncée de la contribution au fonds vert, destinée au pays du sud.
 

Pas plus d’engagements de réduction des GES

 
C’est le principal fait de cette COP24 : aucune révision à la hausse des engagements de réduction des GES d’ici à 2020 n’a été décidée, alors que les experts du Giec l’avait préconisée dans leur rapport du 8 octobre dernier. Les engagements des États en matière de GES resteront donc dans la lignée de ceux annoncés par chacun d’entre eux en décembre 2015. Entré en vigueur en novembre 2016, l’accord de Paris a été signé par 195 parties à la CCNUCC, 184 l’ont ratifié.
 

Les résultats de la négociation

La COP24 était très attendue. Elle devait d’ailleurs être la plus importante après celle de Paris en 2015. Si les résultats ne sont pas à la hauteur de l’urgence climatique, plusieurs sujets majeurs ont été traités : la transparence, le financement, l’atténuation du changement climatique et l’adaptation au climat. Les pays les plus impactés par le changement climatique auront un nouveau système de suivi pour mesurer la pertinence des actions d’atténuation menées, leur permettant d’améliorer leurs pratiques au fil du temps et de communiquer les progrès accomplis. Toutes les parties disposent maintenant d’un registre leur permettant de communiquer leurs actions respectives en termes d’adaptation aux impacts du changement climatique. Le paquet climat de Katowice comprend également des lignes directrices relatives au processus d’établissement de nouveaux objectifs en matière de financement à partir de 2025, jusqu’à la poursuite de l’objectif actuel consistant à mobiliser 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 pour aider les pays en développement. Un nouveau bilan mondial pour évaluer l’efficacité de l’action climatique sera fait en 2023.

 

Une nouvelle stratégie pour l’UE


L’Union européenne (UE) avait un un rôle important à jouer pendant cette COP. Si elle a eu des difficultés à parler d’une seule voix, elle a cependant joué un rôle important dans l’élaboration de ce « livre » de règles. « Il est temps maintenant de passer à l’action » a déclaré à l’issue des négociations Miguel Arias Cañete, commissaire européen chargé du climat. L’UE devrait adopter 
une nouvelle stratégie à long terme sur le climat et la soumettre à la CCNUCC d’ici 2020. En 2017, l’UE (comprenant la Banque européenne d’investissement BEI et les États membres) a fourni plus de 20 milliards d’euros de financement pour le climat, soit environ 50 % de plus qu’en 2012.