Biomasse : sept acteurs s’engagent pour la durabilité des méthaniseurs

Publié le 01/04/2022

3 min

Publié le 01/04/2022

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En France, le développement de la méthanisation s’est considérablement accéléré ces dernières années. Aujourd’hui, plus de 1 300 méthaniseurs sont en service, dont 383 injectent du biométhane dans les réseaux gaziers, portés principalement par le monde agricole. Au salon Bio 360 à Nantes, sept acteurs français spécialisés dans le négoce de la biomasse se sont engagés, ce 31 mars, pour un développement « vertueux et raisonné » de la biomasse utilisée pour alimenter les méthaniseurs.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

La mobilisation de la biomasse disponible sera un enjeu majeur de pérennité de la filière. Plusieurs entreprises françaises, portées par l’essor de la méthanisation, se sont lancées sur ce secteur hautement stratégique de l’identification et de la mobilisation disponible. Cette charte des bonnes pratiques édictée par le groupe de travail (GT) biogaz du comité stratégique de filière nouveaux systèmes énergétiques doit permettre, selon Grégory Lannou, directeur de Biogaz Vallée et co-pilote du GT, « de sécuriser » l’approvisionnement des méthaniseurs tout en promettant plus de « transparence », plus de « proximité » et surtout un partage « équitable » entre apporteurs de matières et méthaniseurs.  

Sept signataires

Les sept premiers signataires de la charte sont des entreprises et des jeunes start-ups comme Agricarbone, D-Carbone, Enia et Inex. À leurs côtés, on retrouve Margaron, leader européen des coproduits et matières premières pour l’alimentation animale, qui propose depuis une dizaine d’années des produits et co-produits pour la méthanisation. Deux plateformes digitales, Organix et Valbenne, développées respectivement par Suez et TotalEnergies, font également partie des signataires. Leurs ambitions se déclinent dans une charte des bonnes pratiques.  

Une charte aux quatre principes

Le premier principe de la charte vise à « fournir une expertise » aux producteurs de déchets et aux unités de méthanisation pour « optimiser » la gestion et l’approvisionnement de leurs intrants. La plupart de ces entreprises signataires s’appuient sur l’intelligence artificielle et ont développé des « market place » pour faire rencontrer l’offre et la demande. Elles souhaitent également structurer un certain nombre de données liées à la traçabilité, la production et la valorisation, afin d’avoir une vue d’ensemble de la filière. Deuxième principe : celui de la transparence. Elles s’engagent à fournir toutes les informations à l’acheteur de matières organiques « sur les ressources vendues, leurs origines et leurs caractéristiques ». Une transparence qui apparaît indispensable alors que nous parlons d’un retour au sol. Troisième principe : la durabilité des systèmes, autrement dit favoriser les circuits courts et les logiques territoriales pour éviter notamment le transport d’intrants sur de trop longues distances. Dernier principe et pas des moindres : celui du partage de la valeur entre apporteur de matière organique et méthaniseur. Le communiqué évoque des coûts d’intermédiation « raisonnables », mais n’en dit pas davantage.

Les signataires de cette charte se présentent avant tout comme « des apporteurs de solutions pour les méthaniseurs » soucieux de faire vivre une bioéconomie locale. Une démarche intéressante dans un marché en plein essor où la réglementation existe en théorie mais où les contrôles sont peu présents en pratique et avec des enjeux bien différents d’un territoire à l’autre.

© Laura Icart/Gaz d’aujourd’hui.