Les productions de biométhane et de biogaz affichent une croissance continue en France

L’unité de méthanisation collective Méthalayou (64) d'une capacité de 115 Nm3/h injecte dans le réseau de Teréga depuis octobre 2018.

Publié le 07/03/2022

3 min

Publié le 07/03/2022

Temps de lecture : 3 min 3 min

Le Commissariat général au développement durable (CGDD) a publié fin février son dernier tableau de bord trimestriel de l’année 2021 pour la production de biométhane injecté dans les réseaux gaziers et pour la production d’électricité à partir de biogaz. Des productions respectivement en hausse de 96 % (injection) et de 9 % (cogénération) par rapport au premier semestre 2020 et qui affichent une croissance continue.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

Au 31 décembre 2021, 365 installations ont injecté du biométhane dans les réseaux de gaz naturel. Pour ce qui est des unités en cogénération, 945 installations produisant de l’électricité à partir de biogaz sont raccordées au réseau. Cela correspond à une capacité totale installée de 572 MW, dont 270 liées à des unités de méthanisation. Si ces productions représentent respectivement 1 % de la consommation nationale de gaz naturel et 0,6 % de la production d’électricité, elles sont appelées à augmenter rapidement dans les années à venir, notamment celle du biométhane injecté qui pourrait représenter près de 20 % de la consommation nationale de gaz d’ici la fin de la décennie, dépassant de très loin l’objectif fixé par la programmation pluriannuelle de l’énergie (7 %) et de la loi de transition énergétique pour une croissance verte.

4,3 TWh de biométhane produit en 2021

En 2021, la production annuelle des unités de méthanisation est estimée à plus de 4,3 TWh, en hausse de 96 % par rapport à 2020. La puissance maximum installée a atteint 6,4 TWh, dont 2,3 TWh par an a été installée au cours de l’année écoulée. En France, la moitié du parc est composé de petites installations d’une puissance inférieure à 15 GWh par an, qui ne représentent que 29 % de la capacité totale installée. Les unités de méthanisation cumulent 91 % de la capacité totale du parc. « Les unités de méthanisation d’une puissance supérieur à 30 GWh par an sont une petite trentaine » indique le service statistique du ministère. Selon le SDES, c’est au deuxième et au quatrième trimestre que la production de biométhane a été la plus importante. En 2021, 152 unités de méthanisation ont été mises en service, dont 143 injectent du biométhane d’origine agricole dans la continuité d’un parc dont le potentiel est détenu à plus de 80 % par les agriculteurs.

 

En France, plusieurs régions ont déjà développé d’importantes capacités de biométhane injecté. C’est le cas notamment du Grand Est, des Hauts-de-France et de la Bretagne qui possèdent le plus grand nombre d’unités installés avec respectivement 74, 59 et 49 unités en service et concentrent plus de 50 % (3,3 TWh) de la capacité installée et des injections de biométhane (2,1 TWh). À noter que si la Nouvelle-Aquitaine ne compte actuellement que 31 unités de méthanisation en service, la dynamique est particulièrement marquée dans cette région où 723 GWh de capacités sont installées, dont près de 223 GWh pour la seule année 2021. La Nouvelle-Aquitaine a injecté 448 GWh de biométhane dans les réseaux, soit davantage par exemple que la Bretagne.

 

À la fin de l’année 2021, le Commissariat général au développement durable estime à 940 le nombre de projets en file d’attente qui approchent 19 TWh par an, en diminution de 16 % par rapport à fin 2020, quand l’Observatoire du biométhane évoque toujours 1 149 projets inscrits au registre de capacités pour un potentiel évalué à plus de 25 TWh.