Une market place pour la matière organique

Publié le 19/10/2021

4 min

Publié le 19/10/2021

Temps de lecture : 4 min 4 min

Créée en 2019, Enia (Énergie et intelligence artificielle) est une start-up qui propose des solutions d’intelligence artificielle aux acteurs de la filière biogaz afin d’améliorer et d’optimiser leurs performances. Plus concrètement, cet outil 100 % digital permet aux acteurs locaux de se fournir en matière organique au plus proche de leurs lieux de production et de leurs besoins.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

« Notre modèle améliore la performance de la filière en capturant, enrichissant et restituant de la donnée. Par exemple, nous nous proposons de localiser les gisements de matière organique avant même l’installation d’un méthaniseur, ce qui permettrait aux exploitants de connaître la disponibilité réelle des matières méthanisables sur leur territoire » nous expliquait le fondateur d’Enia, Jacques-Arthur de Saint Germain, quelques mois après sa création. Depuis le modèle est devenu une véritable application, «  une market place de la matière organique «  comme aime à la définir son fondateur, permettant de fournir en temps réel aux acteurs locaux et en quantité, en qualité et même en gisement potentiel la matière organisque disponible à proximité. La start-up propose également un service personnalisé d’accompagnement pour améliorer la performance d’un site, notamment grâce à une fiabilité et une diversification des intrants et un meilleur pouvoir méthanogène.

Générer des économies d’échelle

Faire rencontrer l’offre et la demande « avec une vraie démarche qualitative et un gain d’efficacité » souligne le PDG d’Enia, c’est ce que propose la start-up qui vise différentes typologies de clients. En premier lieu, les gestionnaires d’unités de méthanisation à qui Enia propose par exemple de capter des matières différentes pour enrichir leur mix d’intrants, à les aider à franchir un palier de volume pour assurer une meilleure rentabilité ou encore ceux qui veulent réduire l’impact carbone de leur approvisionnement, avec des intrants davantage à proximité de l’unité. Elle propose également ses services aux développeurs et aux porteurs de projets pou identifier le gisement disponible sur le territoire d’implantation de l’unité et ainsi permettre de viabiliser le plan de financements. Plus concrètement Enia peut idenfier  les gisements de matières disponibles, établir un plan d’approvisionnement pour chacune des unités de méthanisation, en activité ou en projet et gèrer ce même approvisionnement (transport et logistique). 

Objectif : 500 000 tonnes de matières organiques gérées à fin 2021

La plateforme fournit aux usagers une cartographie des flux de matières organiques disponibles sur leur territoire, une présélection d’acheteurs et un service de gestion sécurisé de leurs transactions en temps réel. Identification des gisements, évaluation qualitative des gisements, diversification des intrants… toutes ces options permettent non seulement « un meilleur ancrage territorial » précise son PDG mais aussi « un service personnalisé répondant à une logique de mutualisation des coûts notamment pour le transport ». Enia a pour l’instant sécurisé environ 250 000 tonnes de matières organiques avec comme objectif de doubler cette part d’ici la fin de l’année. « Un objectif atteignable » pour son PDG « avec de plus en plus de clients et de fournisseurs qui s’inscrivent sur la plateforme ».  C’est dans la région Grand-Est que l’entreprise a commencé à déployer sa solution digitalisée auprès de nombreux clients diffus et de gros clients comme une grande coopérative locale, gestionnaire de 8 méthaniseurs dont une partie en projet. Même dynamique constatée en Pays de la Loire, les deux plateformes régionales seront d’ailleurs inaugurées dans les prochaines semaines.  « Les inscriptions ont également commencé en Région Sud » précise Jacques-Arthur de Saint Germain. Enia prévoit de se déployer  «progressivement »  sur toute la France d’ici 2023 et devrait également exporter sa solution en dehors des frontières de l’Hexagone, notamment dans les pays frontaliers.