Six chiffres à retenir sur le développement du biométhane en France en 2021

Actuellement 577 unités injectent du biométhane dans les réseaux gaziers. Près de 493 ( 8,5 TWh/an) injectent du biométhane d’origine agricole. ©GRDF Occitanie.

Publié le 17/12/2021

5 min

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L’année 2021 aura confirmé la dynamique enclenchée les années précédentes sur l’injection du biométhane dans les réseaux gaziers. La France est toujours dans le peloton de tête des pays qui ont enregistré la plus forte croissance en Europe l’année dernière. Une capacité supplémentaire de 1 646 GWh par an a été installée au cours des trois premiers trimestres de 2021, en hausse de 60 % par rapport à la même période de l’année 2020, selon les chiffres communiqués par le ministère de la Transition écologique.

Par Laura Icart

 

351

Au 15 décembre, 351 sites de méthanisation injectent dans les réseaux gaziers français, dont 138 ont été mis en service en 2021, ce qui représente une augmentation de 34 % par rapport à 2020. Plus de 74 % injectent sur le réseau de distribution de GRDF, 19,5 % sur le réseau de transport de GRTgaz et 2,1 % sur celui de Teréga. Le restant est injecté dans les réseaux bordelais de Regaz (1,76 %) et strasbourgeois de R-GDS (1,51 %).

6,2 

La programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) a fixé un objectif de production de biométhane injecté à 6 TWh en 2023. Cet objectif est considéré comme dépassé depuis le mois dernier. En effet, la France compte désormais plus de 6,2 TWh en puissance installée, avec des capacités installées essentiellement issues du monde agricole (4,9 TWh). Le prochain objectif fixé par la PPE s’établit entre 14 TWh et 22 TWh en 2028 selon les prévisions les plus élevées. Des objectifs qui pourraient être révisés puisque la loi relative à l’énergie et au climat promulguée en novembre 2019 prévoit qu’une loi de programmation de politique énergétique et climatique sera adoptée d’ici à la mi-2023, puis que la PPE sera adaptée un an plus tard, soit à la mi-2024. Les groupes de travail pour la prochaine PPE, qui couvrira les périodes 2024-2033 et pour laquelle le Parlement sera associé, ont commencé début novembre et se poursuivront jusqu’à l’automne 2022. « À l’issue du débat parlementaire sur la loi de programmation, la PPE fera l’objet au deuxième semestre 2023 d’une concertation préalable sous l’égide d’un garant et de la Commission nationale du débat public » avait précisé la ministre du Logement en novembre au Sénat.

+ 60 %

Une capacité supplémentaire de 1 646 GWh par an a été installée au cours des trois premiers trimestres de 2021, en hausse par rapport à la même période de l’année 2020 (1 023 GWh par an) indique dans son tableau de bord le ministère de la Transition écologique. Le parc est constitué à 51 % de petites installations d’une puissance inférieure à 15 GWh par an, qui ne représentent que 28 % de la capacité totale installée. Les unités de méthanisation cumulent environ 90 % de la capacité totale du parc. À fin septembre 2021, la capacité des 998 projets en file d’attente atteint 20 TWh par an, en diminution de 11 % par rapport à fin 2020. La production de biométhane injecté dans les réseaux continue sa progression. Elle s’établit à 2 985 GWh sur les trois premiers trimestres 2021, soit une hausse de 100 % par rapport aux trois premiers trimestres 2020.

321 207

Plus de 3,8 TWh de biométhane ont été injecté dans les réseaux gaziers, permettant d’alimenter en gaz renouvelable l’équivalent de plus de 321 207 logements. Cette production de biométhane injecté a considérablement augmenté en trois ans puisqu’elle est passé de 714 GWh par an en 2018 à plus de 3,4 TWh en cette fin d’année, soit une augmentation de 430 %.

1 174

C’est le nombre de projets de méthanisation inscrits au registre des capacités, correspondant à une capacité installée de plus de 25 TWh par an. C’est en région Grand-Est, dans les Hauts-de France et en Île-de-France que la puissance réservée est la plus importante avec respectivement 5 TWh par an, 3,8 TWh par an et 2,8 TWh. À noter que le nombre de projets a fortement décru entre 2019 et 2021, passant de 380 projets déposés en 2019 à 62 en 2021, conséquence des nombreuses évolutions réglementaires et tarifaires qui ont secoué la filière depuis l’année dernière. De son côté, le ministère de la Transition écologique indique qu’à fin septembre 2021 la capacité des 998 projets en file d’attente atteint 20 TWh par an, en diminution de 11 % par rapport à fin 2020.

2 %

Dix ans après la mise en route de la première unité d’injection de biométhane sur le réseau (2011), le volume de biométhane injecté est d’environ 1 % alors que la PPE a repris en 2018 l’objectif de la loi de transition énergétique de 2015 d’atteindre 10 % de gaz renouvelable dans la consommation totale de gaz d’ici 2030. Si ce 2 % peut paraître peu, il faut se rappeler qu’en 2018 la production annuelle de gaz vert en France n’atteint que 0,1 % de la consommation nationale de gaz. En effet, même si le nombre de sites français d’injection de biométhane est en nette augmentation, la filière n’en est encore qu’à ses débuts. Chaque jour de cet hiver « la contribution du biométhane produit en France sera d’environ 14 GWh par jour, soit l’équivalent de la production de la moitié d’une tranche nucléaire » indiquait en novembre GRTgaz et Térega lors de la présentation de leur Winter Outlook.

 

Crédit : Ariège biométhane