3 questions à…

Jérôme Maldonado, responsable technique chez Uniclima

Avec près de 40 % des consommations d’énergie finale en France et plus de 20 % des émissions de gaz à effet de serre, le secteur du bâtiment représente un enjeu majeur pour accompagner la transition énergétique dans notre pays. Les associations Coénove et Énergies et Avenir vont lancer, d’ici la fin de l’année 2019, un outil à destination des professionnels pour étiqueter le parc existant de chaudières gaz et fioul fabriquées avant 2015. Jérôme Maldonado explique à Gaz d’aujourd’hui pourquoi et comment cet outil va fonctionner.

Pourquoi lancer une si grande opération d’étiquetage sur notre territoire ?

Au travers des associations Coénove et Énergies et Avenir, c’est l’ensemble des acteurs de la filière du chauffage à eau chaude dans le bâtiment qui se mobilisent pour sensibiliser les propriétaires de chaudières à l’intérêt d’avoir des équipements qui allient performance énergétique et économie d’énergie. La production de chauffage et d’eau chaude sanitaire représente plus de 75 % des consommations dans les logements existants. Or, des gains significatifs et rentables peuvent être réalisés par des gestes simples à coût maîtrisé tels que le remplacement d’équipements anciens par la nouvelle génération de produits à haute performance énergétique. Aujourd’hui le remplacement des chaudières se fait principalement à l’occasion d’une panne ou d’une casse et souvent dans l’urgence. Cette étiquette délivrée par le professionnel permettra à tout un chacun de connaître la performance énergétique de sa chaudière, comme cela existe déjà pour l’électroménager. Pour les chaudières gaz, cela n’est devenu obligatoire qu’en septembre 2015 et concerne uniquement les appareils neufs, or on estime que près 75 % du parc de chaudières gaz en France date d’avant 2015.

Quels sont les objectifs de cette opération ?

Sensibilisation, information et prise de conscience pour les usagers sont les principaux objectifs de notre initiative. Si la chaudière à haute performance énergétique représente la norme dans la construction neuve, moins de 25 % d’entre elles équipent le parc existant. L’enjeu est donc de généraliser cette technologie performante aux bénéfices multiples, tant pour le consommateur que pour la planète afin de se mettre dans la trajectoire de la neutralité carbone à l’horizon 2050. Grâce à cet outil, nous souhaitons que les professionnels puissent accompagner les usagers dans la rénovation de leurs chaudières et leur fournir toutes les informations pour qu’ils puissent l’optimiser.

Et plus concrètement, comment cela va fonctionner ?

Lors de la visite du professionnel, souvent à l’occasion d’un entretien annuel de chaudière ou d’une panne, l’usager pourra s’il le souhaite obtenir cette étiquette lui permettant de connaître la classe énergétique de sa chaudière allant de A à D. Seul le professionnel peut éditer cette étiquette, propre à chaque équipement et dépendante notamment de l’énergie utilisée, de l’âge et du type d’équipement. Les professionnels pourront générer cette étiquette depuis le site dédié à cette opération dont le processus a été validé par les pouvoirs publics et l’Ademe et la remettre au propriétaire de l’équipement en main propre ou encore par voie électronique. Pour avoir accès à tous les détails de cette opération, nous invitons tous ceux qui le souhaitent à se rendre sur www.monetiquettechaudiere.fr .