Reconfinement : les aménagements de la seconde vague

Publié le 03/11/2020

4 min

Publié le 03/11/2020

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Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, Emmanuelle Wargon, ministre déléguée chargée du Logement et Bérangère Abba, secrétaire d’État chargée de la Biodiversité ont réuni, hier, les représentants des secteurs de l’énergie, des transports, du logement, du BTP, de l’eau et des déchets pour faire un point sur les mesures mises en œuvre dans le cadre du reconfinement.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

Alors que la France fait face à un second confinement, la ministre de la Transition écologique a tenu à saluer « le professionnalisme et le sens du service public des femmes et des hommes qui travaillent dans les secteurs [affiliés au MTE] », des secteurs « essentiels à la vie du pays« , précisant que « ce confinement était différent du premier » car des secteurs qui s’étaient complétement arrêtés, comme celui du bâtiment et des travaux publics (BTP), poursuivent leurs activités. Dans les autres secteurs, les plans de continuité d’activité (PCA) ont été réactivés et les représentants des secteurs n’ont pas fait remonter d’inquiétude particulière concernant le protocole sanitaire et l’approvisionnement en masques.

 

Ce qu’il faut retenir pour l’énergie

Un point de vigilance demeure cependant pour le MTE, alors que nous entrons dans la période hivernale : l’approvisionnement en électricité. Certains travaux de maintenance du parc nucléaire ont été décalés lors du premier confinement, réduisant aujourd’hui la disponibilité du parc. Chaque semaine « entre 5 et 10 réacteurs de plus que l’année dernière sont arrêtés pour maintenance » souligne Barbara Pompili. Si les dernières prévisions de RTE, publiées en septembre, sont optimistes sur la disponibilité du parc, le MTE indique rester « prudent «  et assure « avoir déjà pris quelques mesures », notamment pour influer sur la demande. « Chacun peut jouer son rôle pour le passage de l’hiver » insiste Barbara Pompili qui annonce le démarrage d’une campagne de communication sur les économies d’énergie. C’est également le début de la trêve hivernale (jusqu’au 31 mars) pour les ménages en situation de précarité énergétique qui ne pourront subir, de fait, aucune coupure. Les entreprises dont l’activité est impactée par le confinement seront également protégées de toute coupure, selon les dispositions prévues dans la loi d’urgence, et pourront différer le paiement de leurs factures énergétiques. Sur ce sujet, des inquiétudes demeurent du côté des fournisseurs d’énergie, « dont le montant des créances reportées se chiffrent en centaines de millions d’euros » selon Patrick Corbin, président de l’Association française du gaz (AFG), et qui s’inquiètent déjà du volume de factures reportées, avec des consommations qui seront de fait plus importantes sur la période d’automne- hiver et qui vont se cumuler avec celles du printemps que certaines entreprises déjà fragilisées n’ont pas encore fini de régler. Le président de l’AFG a formulé plusieurs demandes, en expliquant que « les fournisseurs ne peuvent supporter seuls cette nouvelle charge« . Il a donc demandé que « le report des créances ne concernent que les consommations de ce nouveau confinement et que les facturations liées au report du printemps restent exigibles ». Il a également exprimé le souhait que soit  «  mis en place un process de remboursement des taxes assises sur les consommations de gaz pour les impayés »  et que l’État se porte « garant des impayés en dernier ressort pour les entreprises éligibles au fonds de solidarité » nous précise-t-il. La situation des « petits » fournisseurs dont la trésorerie pourrait être mise à mal a également été évoquée. Le MTE a indiqué qu’il travaillait sur cette question et que des arbitrages seront annoncés prochainement. Côté bâtiment, les travaux de rénovation continuent durant la période « dans le respect des gestes barrières » indique Emmanuelle Wargon, qui rappelle que le plan de relance consacre 6,7 milliards d’euros à la rénovation énergétique des logements et des bâtiments publics et privés. Enfin, le MTE précise qu’à ce stade, le secteur des énergies renouvelables ne devrait pas être impacté puisque « les chantiers se poursuivent » et « les demandes continuent d’être instruites ».