« On n’interdira pas les chaudières gaz »

"On n'interdira pas l'installation de nouvelles chaudières à gaz parce qu'on ne peut pas laisser nos compatriotes, en particulier dans les zones les plus rurales, sans solution" a souligné le chef de l’Etat le 24 septembre. ©DR

Publié le 24/09/2023

4 min

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« On  n’interdira pas les chaudières gaz » a indiqué le président de la République ce 24 septembre, à la veille de présenter et de détailler le plan de planification écologique, fruit de plusieurs mois de travail à l’Élysée à l’issue du conseil de planification écologique.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

« Je veux dire aux Françaises et aux Français que l’on a fait la moitié du chemin. Ces cinq dernières années, nous avons réduit nos émissions de CO2 deux fois plus vite que précédemment » a souligné le président de la République à TF1 et France Télévisions. « Cependant il nous reste l’autre moitié de la chemin », autrement dit : faire deux fois plus vite en moins de huit ans que sur les trois dernières décennies. « Donner de la visibilité en termes de changement, en termes d’investissement » c’est l’enjeu de la planification qui sera dévoilée demain par Emmanuel Macron qui a précisé que « ce très gros travail » s’était fait de concert avec les ambitions européennes. Cette semaine, la Première ministre a d’ailleurs détaillé les 10 milliards d’euros débloqué par l’État, dont 7 milliards sur 2024 pour accompagner la mise en œuvre de cette planification.

Faire de la France l’une des premières nations à sortir des énergies fossiles

« Mettre la souveraineté au cœur de l’écologie et l’écologie au cœur de la souveraineté » : c’est l’objectif du Président demain lorsqu’il détaillera point par point les mesures concrètes du plan de planification écologique, souligne l’entourage du président. Et pour y parvenir, Emmanuel Macron devrait revenir sur une des promesses phares de sa campagne présidentielle : faire de la France l’une des premières nations à sortir des énergies fossiles et accessoirement s’éviter une facture énergétique qui a atteint en 2022 la somme de 120 milliards d’euros. La planification identifiera les leviers pour sortir des énergies fossiles « de manière déterminée, de manière progressive, et sans non plus rentrer dans une logique d’interdire, et ensuite, réfléchir à développer des solutions » a précisé l’Élysée dans une référence à peine voilée à la possible interdiction des chaudières à gaz qui courent depuis plusieurs mois et la présentation le 22 mai par la Première ministre des premiers objectifs sectoriels de décarbonation, mais qui ne semble plus d’actualité aujourd’hui.

Clarifier la place du gaz dans le chauffage

Le président de la République aura « l’occasion de clarifier les choses en termes de méthode sur la question de la place du gaz dans le chauffage » indiquait vendredi à la presse l’entourage du président. Cependant, pour Emmanuel Macron, les choses sont claires : le gaz est une énergie fossile qui à vocation à disparaître. C’est la méthode qu’il veut « changer », « repréciser » sans « interdire tel ou tel système de chauffage » mais en « accompagnant mieux » entreprise et ménages. Pour tenir ses engagements, le gouvernement table, selon les dernières données fournies par le secrétariat général à la planification écologique (SGPE) en juillet, la suppression de « 75 % des chaudières au fioul » et une baisse d’environ 20 % de la part du chauffage au gaz dans les logements.

Ne pas laisser les Français sans solution

En France, le gaz alimente 40 % des foyers, soit une maison sur trois et un logement sur deux en collectif. « On n’interdira pas l’installation de nouvelles chaudières à gaz parce qu’on ne peut pas laisser nos compatriotes, en particulier dans les zones les plus rurales, sans solution » a souligné le chef de l’État. En France, les zones rurales regroupent près de 33 % de la population qui vivent en très grandes majorité dans des maisons individuelles souvent mal isolées dans des communes qui ne sont pas forcément raccordées au réseau de gaz naturel. La plupart d’entre elles utilisent des gaz liquides (butane et propane) et du fioul. Pour décarboner les moyens de chauffage, le chef de l’État compte, outre la géothermie, principalement sur les pompes à chaleur, « un outil essentiel pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre mais aussi notre dépendance aux fossiles », un équipement « intelligent qui fait des économies d’énergie » dont le président veut tripler la production. La suite demain après-midi.