Europe : un nouveau mécanisme financier pour inciter l’essor des renouvelables

Publié le 13/05/2020

3 min

Publié le 13/05/2020

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La Commission européenne a lancé, la semaine dernière, une consultation publique sur un projet de règles visant à créer un nouveau mécanisme de financement de l’UE pour soutenir les projets d’énergies renouvelables. Un dispositif qui permettrait permettrait aux États membres de l’UE de verser des contributions financières volontaires à un fonds, qui seront utilisées pour soutenir les nouveaux projets renouvelables dans tous les États membres désireux d’accueillir de tels projets.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

Grâce à ce nouveau mécanisme, chaque pays pourrait financer des projets d’énergies renouvelables au-delà de leurs frontières nationales dont une partie pourrait être comptabilisée dans leurs objectifs nationaux et pourraient être  potentiellement plus rentables que ceux produits sur leur propre territoire. Les pays d’accueil recevraient des investissements supplémentaires pour soutenir les énergies renouvelables et resteraient bien sûr décisionnaires dans le choix des projets. 

Financer des projets d’EnR en dehors de son territoire national

Actuellement, la réglementation en vigueur prévoit que les États membres de l’UE atteignent leurs objectifs individuels et collectifs en matière d’énergies renouvelables en fonction de la quantité d’EnR déployées sur leur territoire grâce à des mesures nationales. Ils peuvent également, en vertu de la directive révisée sur les énergies renouvelables, utiliser des mécanismes de coopération avec d’autres États membres tels que des transferts statistiques ou des projets communs. Ce nouveau plan de financement ouvrirait une troisième possibilité qui devrait « être opérationnelle au début de l’année 2021 » selon la Commission. La consultation est ouverte jusqu’au 3 juin.

La finance verte, fer de lance du Green Deal ?

La Commission a dévoilé le 17 janvier son plan d’investissement pour une Europe plus durable, destiné à rendre le continent neutre sur le plan climatique d’ici 2050, dans le cadre du pacte vert, ou Green Deal, présenté en décembre dernier par Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne. Les investissements prévus, qui atteindraient 1 000 milliards d’euros sur une période de 10 ans, devraient venir à la fois du budget de l’UE et des fonds privés, avec un rôle important joué par la Banque européenne d’investissement (BEI). La Commission fournira des incitations pour débloquer et réorienter les investissements publics et privés vers des projets durables, notamment en encourageant la budgétisation et les achats écologiques. La Commission aidera également directement les autorités publiques et les développeurs de projets.

Un programme a également été conçu pour lever au moins 100 milliards d’euros sur la période 2021-2027 afin d’atténuer l’impact de la transition énergétique dans les régions les plus touchées de l’Union européenne. La Commission a justement précisé en janvier les modalités d’attribution pour sa méthode d’allocation du « fonds pour une transition juste » (FTJ) qui doit accompagner la transformation des pays européens vers des économies au bilan carbone quasi nul. Un mécanisme qui devrait recevoir 7,5 milliards d’euros de financement supplémentaire sur le budget à long terme de l’UE (2021-2027). 45 milliards d’euros d’investissements  seront mobilisés dans le cadre d’InvestEU (pour attirer des investissements privés) et 30 milliards d’investissements sont d’ores et déjà prévus grâce à une facilité de prêt du secteur public avec la BEI, soutenue par le budget de l’Union.

 

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