L’injection de biométhane a atteint 3,2 TWh au premier trimestre 2025

Biométhane
15/06/2025
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Le service des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique (SDES) a publié début juin son tableau de suivi du biométhane injecté en France. Au 31 mars, notre pays comptait 753 unités de méthanisation injectant dans les réseaux gaziers, pour une capacité maximum installée de 14,3 TWh par an, en progression de 2 % par rapport à la fin de l’année 2024. Une progression plus lente que les années précédentes mais un rythme de dépôts de projets qui s’accélère depuis le dernier trimestre 2024.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

La filière du biométhane poursuit son développement en France en ce début d’année 2025. Si les mises en service de sites sont comme en 2024 moins nombreuses, la croissance reste continue et les projets inscrits au registre de capacités se multiplient, « un doublement » selon le SDES, même si certains freins demeurent, notamment sur les modalités autour des certificats de production de biogaz.

Une production en hausse de 17 %

Au premier trimestre 2025, la production de biométhane s’établit à 3,2 TWh, soit une hausse de 17 % par rapport à la même période en 2024. Cette production trimestrielle représente 2,3 % des volumes totaux de gaz injectés dans les réseaux français sur cette période. Un chiffre en nette hausse par rapport au 1,6 % de la fin d’année.

Si l’objectif bas de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) pour 2028 est de 3,5 TWh par trimestre, la filière s’en rapproche « déjà nettement » estime le SDES. L’objectif haut, de 5,5 TWh par trimestre, demeure encore éloigné mais atteignable avec l’accélération des projets en cours. Pour rappel, en 2024, la moyenne trimestrielle était de 2,8 TWh.

14,3 TWh par an de capacités maximum installées

La capacité maximum installée des 710 sites de méthanisation s’élève à 14,3 TWh. Au premier trimestre, dans l’exact lignée de la même période en 2024, ce sont 22 unités qui ont été mises en service, pour une capacité supplémentaire de 334 GWh par an. Au premier trimestre, environ 3,2 TWh de biométhane ont été injectés dans les réseaux gaziers en France, soit l’équivalent de la consommation de plus de 260 000 logements selon l’observatoire du biométhane. Une hausse de 18 % par rapport au premier trimestre 2024. Avec 1,13 TWh injectés, le mois de mars constitue le mois le plus « prolifique » du trimestre.

51 % des installations de méthanisation ont une capacité inférieure à 15 GWh par an

« Les unités de méthanisation cumulent environ 92 % de la capacité totale du parc et représentent 90 % des installations en France » indique le SDES. Particularité française : le parc de méthanisation en injection est majoritairement composé de petites installations d’une moyenne inférieure à 15 GWh par an, qui représentent environ 27 % de la capacité totale installée, avec une puissance établie de 3,8 TWh. Sur les 22 unités de méthanisation mises en service ce trimestre, 14 sont des unités de méthanisation dont la puissance est inférieure à 15 GWh, pour une puissance de 109 GWh par an.

Les unités installées sur des step (56) et des installations de stockage de déchets non dangereux (24) représentent une puissance installée de plus de 1,2 TWh par an. Les 296 sites, dont la puissance installée est comprise entre 15 à 30 GWh, représentent près de 42 % de la puissance installée française, avec 6 TWh par an, dont 101 GWh ont été ajoutés au cours du premier trimestre. Les 79 unités de plus de 30 GWh par an représentent une capacité de 4,4 TWh, soit plus de 30 % de la puissance nationale, dont 127 GWh ont été installées depuis le 1er janvier.

Quatre régions concentrent 55 % des injections

Quatre régions – Grand Est, Hauts-de-France, Nouvelle-Aquitaine et Normandie – concentrent 55 % des capacités installées et 56 % des injections au cours du premier trimestre. Ces quatre régions ont injecté plus de 1,7 TWh de biométhane dans les réseaux français. Depuis plusieurs années maintenant, elles ont mis en place des politiques particulièrement incitatives pour soutenir le développement de la méthanisation.

Au cours du premier trimestre, ce sont les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Occitanie qui ont ajouté les nouvelles capacités les plus importantes avec respectivement 78 GWh et 55 GWh, suivies par la région Hauts-de-France (48 GWh par an) et Normandie (41 GWh par an). Les installations de production de biométhane sont particulièrement développées dans le nord et l’est de la France, même si le centre s’avère de plus en plus dynamique. A contrario, les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur, Bourgogne-Franche-Comté et Occitanie représentent moins de 10 % des capacités installées.

Quasi 15 TWh en file d’attente

À la fin du premier trimestre 2025, la capacité des 989 projets en file d’attente est de 14,9 TWh par an, « en augmentation de 32 % par rapport à fin 2024 » précise le SDES. Le « creux » était attendu par la filière qui avait déjà annoncé des années 2024 et 2025 moins dynamiques. Il y avait moins d’une centaine d’unités raccordées en 2024, le chiffre devrait être encore inférieur en 2025 avait indiqué GRDF en début d’année, dans la lignée des difficultés rencontrées par les porteurs de projets depuis le début de la crise énergétique en 2022 et des ajustements réglementaires dont la réévaluation du tarif qui ont eu lieu l’année dernière. Toutefois, la dynamique enclenchée en fin d’année 2024 montre que le registre de capacités enregistre de plus en plus de projets après plusieurs années. Près de 70 nouveaux projets ont été ajoutés depuis le 1er janvier, « soit un doublement » par rapport à la même période l’année dernière souligne le SDES pour une capacité avoisinante 1 TWh. Au 31 mars, 10 installations de biométhane hors méthanisation sont en projet, pour une capacité maximale de production de 512 GWh par an.

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