L’Allemagne annonce les premiers financements pour son futur réseau de transport d’hydrogène vert

Le gouvernement fédéral allemand a annoncé de nouvelles subventions pour développer un réseau de transport d'hydrogène vert en Allemagne. ©Bundesregierung/Marvin Ibo Güngör

Publié le 27/11/2024

3 min

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La banque publique allemande KfW a annoncé mercredi soutenir à hauteur de 24 milliards d’euros le démarrage d’un réseau national de transport d’hydrogène vert. Malgré les difficultés rencontrées, l’Allemagne poursuit les objectifs inscrits dans sa stratégie nationale hydrogène révisée en2023 qui prévoit, outre une production nationale de 10 gigawatts, d’ici à 2028 un réseau de transport d’hydrogène de plus de 1  800 kilomètres.

Par la rédaction, avec AFP

 

« La construction du réseau central d’hydrogène », pierre angulaire de la stratégie du gouvernement en matière énergétique, s’avère « cruciale pour le développement de l’hydrogène vert », dont a besoin en particulier l’industrie, a déclaré le président du directoire de la KfW, Stefan Wintels, dans un communiqué. D’ici 2032, l’Allemagne veut mettre sur pied un réseau de 9 040 kilomètres de pipelines à hydrogène, la KfW participant au financement.

Un réseau financé par les entreprises subventionnées par l’État

Ce réseau de transport sera financé par des taxes sur les utilisateurs, comme pour le gaz et l’électricité. Cependant, comme seules quelques entreprises utiliseront initialement le réseau, elles seraient fortement sollicitées. C’est pourquoi l’État va les aider via son bras financier la KfW. Lorsque le nombre d’utilisateurs augmentera, l’aide sera réduite au fil des années. Les exploitants de réseaux de pipelines estiment les seuls coûts de construction du futur réseau à 19 milliards d’euros, pour relier les 16 États fédéraux et les principales régions industrielles. Faute d’hydrogène vert en quantité suffisante localement, l’Allemagne va devoir importer une grande part de cette ressource. Ainsi, 13 points de connexion aux frontières pour l’importation sont prévus d’ici 2032. Environ 60 % du réseau en Allemagne pourra utiliser les anciennes infrastructures de transport de gaz naturel, tandis que le reste nécessitera de nouvelles constructions.

L’hydrogène, le pari de Berlin

Le pays, qui a inauguré sa deuxième giga-usine de production d’électrolyseurs « made in Germany » d’une capacité de 5 gigawatts fin septembre, mise beaucoup sur l’hydrogène pour décarboner son industrie. Alors que l’Allemagne a fermé en 2023 son dernier réacteur nucléaire et va tourner le dos au charbon lors de la prochaine décennie, l’hydrogène est perçu dans le pays comme un moyen combler le manque de production d’électricité. Même l’instabilité politique en Allemagne pourrait aussi changer la donne, notamment sur un possible retour du nucléaire. En étant de plus en plus produit avec des énergies renouvelables, l’hydrogène peut selon Berlin devenir le combustible central pour le chauffage, le transport aérien et maritime, ainsi que pour la production d’électricité. La production à grande échelle d’hydrogène est notamment possible grâce à la recherche industrielle, ce qui explique le soutien que le gouvernement fédéral accordé à des projets industriels et de recherche. « Plus de 3 % du produit intérieur brut sont consacrés à la recherche et au développement, soit plus que dans toutes les autres grandes économies européennes » indique le gouvernement fédéral allemand.