L’Algérie se dit prête à fournir davantage de gaz à l’Europe

L'Algérie fournit 11% du gaz de l'Union européenne.

Publié le 27/02/2022

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Le géant public algérien des hydrocarbures Sonatrach est prêt à fournir davantage de gaz à l’Europe en cas de baisse des exportations russes liée au conflit en Ukraine, en l’acheminant notamment via le gazoduc Transmed reliant l’Algérie à l’Italie, a déclaré son patron le 27 février.

Par la rédaction, avec AFP

Sonatrach est « un fournisseur fiable de gaz pour le marché européen et est disposé à soutenir ses partenaires de long terme en cas de situations difficiles« , a déclaré son PDG, Toufik Hakkar, au quotidien Liberté. Des apports supplémentaires en gaz naturel ou gaz naturel liquéfié (GNL) restent néanmoins tributaires de la « disponibilité de volumes excédentaires après satisfaction de la demande du marché national » et des « engagements contractuels » envers les partenaires étrangers, a-t-il ajouté.

11 % des importations sont européennes 

Sonatrach « dispose d’une capacité non utilisée sur le gazoduc Transmed », qui pourrait servir à « augmenter les approvisionnements du marché européen« , selon M. Hakkar. Ce gazoduc peut transporter jusqu’à 32 milliards de mètres cubes par an, quatre fois plus que le gazoduc Medgaz qui alimente l’Espagne. L’Europe est le « marché naturel de prédilection » pour l’Algérie qui contribue actuellement à hauteur de 11 % à ses importations de gaz, souligne M. Akkar. « L’Algérie exporte un maximum de 22 milliards de mètres cubes via le gazoduc Transmed« , ce qui laisse une capacité de 10 milliards de mètres cubes à exporter, a précisé à l’AFP l’ancien ministre algérien de l’Énergie Abdelmajid Attar.

10 milliards de mètres cubes supplémentaires à moyen terme 

Le gaz pourrait également être liquéfié et envoyé à travers des méthaniers, sachant que « les unités de liquéfaction qui existent en Algérie ne sont exploitées qu’à 50-60 % de leurs capacités« , selon M. Attar, ancien PDG de Sonatrach. Toutefois, l’Algérie ne pourrait pas à elle seule « compenser la baisse d’approvisionnement en gaz russe« , indique l’expert, estimant qu’elle pourrait « fournir à l’UE deux ou trois milliards de mètres cubes de plus » au grand maximum. Mais à « moyen terme, dans quatre ou cinq ans, l’Algérie pourra envoyer de plus grandes quantités », poursuit M. Attar, jugeant nécessaire au préalable de « développer de nouvelles réserves essentiellement constituées de gaz non conventionnel » (gaz de schiste). L’Algérie prévoit d’investir 40 milliards de dollars entre 2022 et 2026 dans l’exploration, la production et le raffinage de pétrole ainsi que dans la prospection et l’extraction de gaz.

Crédit : Shutterstock.