La feuille de route énergétique de la France publiée d’ici début avril, selon Bercy

Publié le 06/03/2025

3 min

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Le projet de feuille de route énergétique de la France va être mis en « consultation finale dans les prochains jours » avant la publication d’un décret d’ici début avril et prévoira des ajustements sur les objectifs en matière d’énergie solaire, a appris le 4 mars l’AFP auprès du cabinet du ministre chargé de l’Énergie.

Par la rédaction, avec AFP

 

Le gouvernement avait lancé fin 2024 une concertation auprès des acteurs sur la troisième programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), qui fixe des objectifs en matière de production et de consommation d’énergie sur la période 2025-2035 pour mettre la France sur la voie de la neutralité carbone en 2050. Cette feuille de route « sera mise en consultation finale dans les prochains jours. Les objectifs, notamment de photovoltaïque, seront ajustés pour prendre en compte les retours des concertations précédentes », a indiqué le cabinet du ministre chargé de l’Énergie Marc Ferracci. « Le décret PPE sera soumis au Conseil supérieur de l’énergie durant le mois de mars et la PPE sera publiée fin mars-début avril« , selon le ministère.

Des avis mitigés

Selon ce projet de texte, la part des énergies fossiles (pétrole et gaz) tombera dans sa consommation finale à 42 % en 2030 contre 60 % en 2022. Depuis janvier, il a fait l’objet de plusieurs avis sceptiques. Le Haut Conseil pour le climat a ainsi alerté sur les insuffisances du texte, tandis que l’Autorité environnementale a réclamé une politique plus ambitieuse pour atteindre les objectifs européens. Les 27 de l’UE ont adopté en 2021 un plan de bataille pour le climat avec un ensemble de mesures baptisé « Fit for 55 » (« Paré pour 55 »), en référence à l’objectif de 55 % de réductions d’émissions de gaz à effet de serre de l’UE d’ici 2030, déclinées par secteurs, par rapport à 1990. Un objectif jugé « trop ambitieux » a tranché dans le haut-commissaire à l’énergie atomique Vincent Berger dans un avis non publié mais rapporté lundi par le journal Les Échos. Dans cet avis destiné au gouvernement, il estime également que « la stratégie volontariste de l’offre fait peser un risque de surproduction [d’électricité] si les possibilités d’exportation ne sont pas au rendez-vous« . Ainsi, pour Vincent Berger, une surcapacité serait « très pénalisante pour le consommateur ou pour le contribuable« , raison pour laquelle il prône une « revue à la baisse de la croissance du photovoltaïque » dans la PPE.

« Mettre en pratique la dynamique de substitution entre électricité et fossiles »

À horizon 2035, RTE table dans cette optique sur une consommation annuelle d’électricité comprise entre 580 et 640 TWh, avec une production comprise entre 640 et 700 TWh, dans le scénario le plus favorable.  Dans cette optique, Thomas Veyrenc, directeur général économie, stratégie et finances de RTE, a souligné mardi sur le réseau social Linkedin le caractère « picrocholin » des débats « sur le pourcentage exact de nucléaire et de renouvelables » dans le bouquet énergétique, par rapport à l’enjeu « essentiel d’accélération de l’électrification pour sortir des fossiles« . « Tout ce qui est produit sur notre territoire avec du bas carbone est bon à prendre, et l’enjeu principal est de mettre en pratique la dynamique de substitution entre électricité et fossiles« , explique-t-il, rappelant que les énergies fossiles constituent encore la large majorité de l’énergie consommée dans le pays.

Si le décret de la PPE sera publié en avril, le gouvernement ne se prononce pas pour l’heure pour le retour d’une loi programmatique. Une loi pourtant attendue par les filières et par les parlementaires tous bords politiques confondus.