Installer le gaz vert dans le quotidien des Français

Publié le 08/10/2022

5 min

Publié le 08/10/2022

Temps de lecture : 5 min 5 min

L’association Coénove a lancé en début de semaine, à l’occasion du salon Interclima, la mention « gaz vert » avec un enjeu double : donner davantage de visibilité  auprès du grand public à une énergie locale et renouvelable et mobiliser également les professionnels (installateurs, constructeurs, promoteurs) pour promouvoir la filière des gaz renouvelables sur nos territoires. 

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

La crise énergétique a mis sur le devant de la scène notre (trop) grande dépendance aux énergies fossiles. Et si la France possède un mix singulier en Europe et davantage décarboné qu’un grand nombre de ses voisins, elle est aussi l’un des seuls pays à ne pas avoir atteint ses objectifs en matière de développement des énergies renouvelables. L’année 2023 s’annonce particulièrement importante à plusieurs niveaux : en premier lieu pour accélérer sur le déploiement de nouvelles capacités mais aussi pour donner de la visibilité aux filières des renouvelables. La filière des gaz renouvelables, qui vient de recevoir plusieurs signaux positifs de la part du gouvernement, souhaite davantage sensibiliser le grand public et rappeler aux pouvoir publics son potentiel à moyen et long terme.

Objectif : 20 % de la consommation nationale en 2030

Selon plusieurs scénarios établis par différents acteurs de la filière en lien avec les scénarios de l’Ademe, Solagro ou négaWatt, plusieurs trajectoires « réalistes et atteignables » ont été fixées pour 2030, avec une ambition de 70 TWh portée principalement par le biométhane injecté (50 TWh) issu de la méthanisation, le restant étant issu de la cogénération, de la pyrogazéification, de la gazéification hydrothermale et de la méthanation. Source de flexibilité et  de stockage, le gaz assure, selon Coénove, « la sécurité d’approvisionnement » autant que la « continuité d’alimentation des clients ». Une réalité « inatteignable par des moyens électriques seuls ». « Sa capacité à se verdir jusqu’à 100 % d’ici 2050 », démontre selon le président de Coénove la nécessité « de donner dès aujourd’hui des signaux forts à la filière et rassurer les acteurs sur la place du gaz dans le bâtiment ».

Une notoriété en progression mais une connaissance limitée

Avec le développement de la méthanisation – près de 1 300 unités à ce jour -, les Français se familiarisent à cette sources d’énergie, même si elle reste majoritairement méconnue du grand public. Plusieurs actions ont été menées par la filière ces dernières années et notamment par les agriculteurs de l’association des Agriculteurs méthaniseurs de France (AAMF) qui ouvrent depuis deux ans les portes de leurs exploitations au grand public. Pourtant, si la notoriété du gaz vert progresse (84 % des 2 000 personnes interrogées témoignent en avoir entendu parler selon une étude BVA réalisée en juin 2022), peu savent vraiment de quoi il s’agit (24 %) et 23 % ignorent même qu’il s’agit d’une énergie renouvelable. Environ la moitié d’entre eux ont conscience que le gaz renouvelable est pleinement compatible avec leurs équipements. C’est principalement pour répondre à cette donnée, alors que, toujours selon ce même sondage, « 76 % d’entre deux se disent prêt à se chauffage au gaz vert s’ils en avaient la possibilité », que Coénove et le Synasav qui a présenté début septembre ses actions en faveur de la sobriété énergétique, et derrière eux l’ensemble de la filière, ont lancé la mention « gaz vert ».

La mention « gaz vert », késako ?

« Notre volonté était de rendre cette énergie la plus concrète possible pour les usagers » nous confie le président de Coénove Bernard Aulagne. « Qui sait vraiment aujourd’hui qu’une chaudière est parfaitement compatible avec du biométhane ? » Le lancement de la mention « gaz vert » sera déclinée en deux vignettes : l’une directement apposée sur l’équipement, l’autre « portée » par les acteurs prêts à s’engager pour promouvoir la filière. Plus concrètement, il s’agira pour chaque fabricant d’équipement de fournir une étiquette « compatible gaz vert » qui sera apposée par le professionnel lors d’une installation ou d’une opération de maintenance. « Le QR code associé permettra aux clients de mieux comprendre ce qu’est la méthanisation et découvrir les sites de production de gaz vert proches de chez eux » précise le communiqué. De leur côté, les professionnels qui s’engagent auront à disposition une vignette spécifique en fonction de leur métier.

« Une démarche de pédagogie » mais aussi de « transparence » souligne le président de Coénove dont l’association reste garante des conditions d’utilisation et du déploiement auprès des différents acteurs concernés. L’utilisation de la mention sera contractualisée via une charte d’engagement auprès des fabricants mais aussi d’associations ou de structures mandataires comme la Capeb, GRDF, la FFB ou encore le Synasav. L’ambition : déployer rapidement cette mention sur tout le territoire français.

 

Crédit : Shutterstock.