Hydrogène : imaginer et dimensionner le réseau de transport de demain

Publié le 05/06/2021

4 min

Publié le 05/06/2021

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GRTgaz et Teréga ont lancé le 1er juin une consultation nationale auprès des acteurs du marché de l’hydrogène bas carbone et renouvelable. Objectif pour les deux opérateurs gaziers : identifier et comprendre les besoins des acteurs pour préfigurer ce que pourrait être le futur réseau de transport d’hydrogène.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

Recueillir les visions, croiser les différentes stratégies et scénarios en cours de développement, recenser les besoins des acteurs du marché pour converger vers une vision commune du marché de l’hydrogène et dimensionner les réseaux, ce sont bien les enjeux portés par cette consultation en ligne du 1er juin au 11 juillet prochain.

Créer une économie de l’hydrogène

En quelques mois, les annonces successives des plans de relance nationaux, de la stratégie hydrogène européenne et française ont créé un engouement et une dynamique qui doit maintenant se matérialiser sur le terrain et permettre de créer une véritable économie de l’hydrogène, dans un secteur où plus de 100 000 emplois pourraient être créés d’ici la fin de la décennie. Actuellement, si quelques tendances via les premières zones de consommation, essentiellement situées autour de clusters maritimes ou industrielles, semblent se dessiner, le marché de l’hydrogène bas carbone en est encore à ses balbutiements avec de nombreuses incertitudes réglementaires, tant au niveau français qu’européen. « C’est un sujet majeur si l’Europe et la France veulent voir se développer une économie de l’hydrogène qui est indispensable pour réussir la neutralité carbone en 2050. La logistique européenne de l’hydrogène s’invente maintenant » a souligné le directeur général de GRTgaz, Thierry Trouvé. Les prochains mois seront d’ailleurs particulièrement importants puisque plusieurs textes structurants européens vont être révisés et devraient donner plus de visibilité aux acteurs du marché et permettre l’émergence d’un marché transnational de transport de l’hydrogène.

Entre 150 TWh et 220 TWh selon les projections en 2050

En 2050, l’hydrogène pourrait représenter 20 % de la demande d’énergie en France, ce qui équivaut à une production de 220 térawattheures (TWh) ou 5,5 millions de tonnes d’hydrogène bas carbone, selon une étude prospective réalisée par un ensemble d’acteurs de la filière en 2018 (déclinaison française de l’étude de McKinsey « Hydrogen, scaling up », commandée par le Hydrogen Council et publiée lors de la COP 23, à Bonn, en novembre 2017). De son côté, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité RTE estime une production plus proche de 150 TWh. Ces chiffres issus de différents scénarios prospectifs illustrent aussi la difficulté d’appréhender ce marché et montrent la nécessité de pouvoir construire une planification avec les acteurs publics, institutionnels nationaux et territoriaux, ​les associations, syndicats, unions professionnelles​, les industriels, fournisseurs, producteurs, utilisateurs H₂ actuels ou futurs, expéditeurs,​ les opérateurs d’infrastructures (DSO, ELD, TSO adjacents, RTE)​, mais aussi le monde académique et de la recherche, vecteur indispensable de la transition énergétique avec une ambition majeure : faire rencontrer l’offre et de la demande.

Une démarche à co-construire avec les producteurs et les consommateurs

Les questions sont encore nombreuses : cadre régulatoire, coûts, traçabilité, mélange, place de marché dédié… Et c’est en partie pour pouvoir y répondre que les deux GRT français, à l’image de leurs voisins allemands, belges et hollandais, souhaitent qu’un grand nombre d’acteurs puissent répondre aux questionnaires et définir leurs besoins actuels et futurs d’ici le 11 juillet. Ensuite, « des échanges bilatéraux plus approfondis pourront se tenir » précisent les opérateurs gaziers qui indiquent qu’une « première planification du réseau hydrogène bas carbone et renouvelable » sera présentée en fin d’année.