Hausse des prix : Jean Castex annonce un « bouclier » tarifaire

Publié le 01/10/2021

4 min

Publié le 01/10/2021

Temps de lecture : 4 min 4 min

Les prix du gaz ont fortement augmenté. Et cela ne devrait pas s’arrêter avant plusieurs mois. Aussi, pour atténuer cette hausse record et « protéger le pouvoir d’achat des  Français« , le Premier ministre Jean Castex a annoncé le 30 septembre un « bouclier tarifaire » , plus exactement un système de lissage qui va permettre de contenir les prix du gaz et de l’électricité jusqu’au printemps 2022.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

Face à la flambée historique des prix du gaz et à des prix records du mégawattheure d’électricité sur les marchés de gros, le Premier ministre a annoncé la mise en place d’un « bouclier tarifaire ». « Nous allons bloquer les prix du gaz. Cette hausse [12,6% au 1er octobre, NDLR] est la dernière » a déclaré hier soir Jean Castex sur le plateau de TF1. Il faut dire que depuis le début de l’année les prix du gaz ont augmenté de 57 % et si le gouvernement a déjà annoncé une révalorisation du chèque énergie, plus tôt dans le mois, de nouvelles mesures étaient attendues par les Français, alors que leurs factures pourraient augmenter de près de 30 % en 2022. 

Le gel des tarifs réglementés du gaz

Si la baisse des taxes, en l’occurrence l’accès des tiers au réseau de distribution de gaz naturel (ATRD), qui représente 30 % de la facture de gaz des Français et la TVA, réclamée par plusieurs ONG et certains responsables politiques n’a pas été exclue par le Premier ministre, elle n’a pour l’instant pas les faveurs gouvernementales qui lui ont préféré le gel des tarifs réglementés du gaz (TRVG) jusqu’en avril 2022, alors qu’une nouvelle hausse de 15 % était attendue en novembre selon la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Cette nouvelle mesure concerne cependant uniquement les consommateurs français soumis aux TRV, soit moins de 3 millions de clients. Quoi qu’il en soit, ce « lissage » se répercutera plus tard dans l’année sur la facture énergétique des ménages français, en l’occurrence à partir du printemps espère le gouvernement, quand les cours mondiaux de l’énergie auront baissé. Quant aux tarifs réglementés d’électricité, qui eux ont aussi auraient dû augmenter en février 2022 – entre 10 et 12 % selon la CRE -, ils seront aussi plafonnés a annoncé Jean Castex. Les coûts de l’électricité ne pourront augmenter de plus de 4 % jusqu’en février 2023.

Quid des entreprises ?

Si certains ménages français vont pouvoir souffler, du moins le temps de l’hiver, qu’en est-il des entreprises, qui elles ne sont pas concernées par les TRV ? Dans un communiqué publié ce matin, l’Union des industries utilisatrices d’énergie (Uniden), par la voix de son président Nicolas de Warren, interpelle le Premier ministre : « La crise énergétique ne s’arrête pas aux portes des usines : depuis plusieurs jours, les signaux alarmants se multiplient et des entreprises industrielles de toutes tailles nous contactent pour tenter de trouver des solutions d’approvisionnement énergétique viables pour les mois à venir. » Et pour le syndicat qui regroupe un bon nombre de sites gazo-intensifs et électro-intensifs, l’enjeu est important puisque cette hausse des prix pourraient avoir des conséquences importantes sur l’activité industrielle en la réduisant fortement, comme c’est déjà le cas dans certains pays. L’Uniden avait demandé le 29 septembre au gouvernement de « reconsidérer l’augmentation du plafond de l’ARENH [accès régulé à l’électricité nucléaire historique, NDLR] de 100 à 150 TWh, en ciblant ces volumes additionnels vers l’industrie« . Une mesure que l’Union jugeait de « court terme » mais à même « de pallier à l’urgence« . Elle demande aujourd’hui à l’exécutif « des réponses précises, urgentes et structurelles » . 

Crédit : Shutterstock.