GRDF préconise neuf solutions pour une relance verte sur nos territoires

Publié le 26/06/2020

5 min

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Le principal distributeur de gaz en France, GRDF, a présenté le 23 juin, par la voix de son directeur général Édouard Sauvage, neuf propositions pour contribuer concrètement et à court terme au plan de relance de l’économie française. Sans surprise, maximiser le potentiel du gaz vert tient toujours le haut de l’affiche.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

Présenter des mesures dont la mise en œuvre peut être immédiate, c’était la volonté affichée de GRDF lors d’une conférence de presse durant laquelle Édouard Sauvage a détaillé un ensemble de propositions articulées autour de quatre axes : le gaz vert, la rénovation et la construction, la mobilité et la sécurité. Des propositions qui visent « à relocaliser et décarboner l’économie » précise le directeur de GRDF, alors que notre pays se prépare à une crise économique importante, principale conséquence de la crise du Covid-19, avec « un recours limité aux finances publiques », souligne-t-il.

Accélérer l’injection de biométhane dans les réseaux 

 
La filière biométhane n’a eu de cesse de le répéter ces derniers mois : les objectifs inscrits dans la PPE – 6 TWh injectés en 2023 alors qu’elle en prévoyait 8 TWh dans la précédente – ne sont pas représentatifs du dynamisme de la filière qui affiche quelque 1 100 projets inscrits dans le registre de capacité et plus de 25 TWh de capacités réservées « dont la moitié seraient concrétisables dans les cinq ans à venir » souligne le communiqué de GRDF. Actuellement, 145 unités injectent du biométhane dans les réseaux gaziers, dont 123 directement sur le réseau de GRDF. Anticiper l’essor du biométhane en fixant un objectif d’injection  à 12 TWh dès 2023 est la première mesure proposée par GRDF. « Un objectif parfaitement atteignable » selon Édouard Sauvage, qu’il conviendrait de corréler  à une diminution du coût de raccordement au réseau gazier supporté par les porteurs de projets, en permettant aux installations bénéficiant du nouveau tarif d’achat un taux de réfaction à 60 %, fixé actuellement à 40 % par le code de l’énergie et en libérant les capacités d’investissement pour garantir et planifier la réalisation de chantiers de renforcement des réseaux, en abrogeant notamment le décret qui plafonne à 0,4 % du chiffre d’affaires de GRDF les investissements liés au renforcement des réseaux afin d’accueillir des gaz renouvelables. À noter que la filière du biométhane génère de nombreuses externalités positives sur nos territoires : stabilisation du revenu des agriculteurs, aménagement du territoire, emploi local, réduction des engrais chimiques, traitement des déchets et économie circulaire évaluées à 75 euros le MWh par la Commission de régulation de l’énergie (CRE).
 

Rénover et construire 

 
Après avoir rappelé les enjeux d’un mix énergétique diversifié et équilibré, référence directe aux arbitrages actuellement en cours dans la réglementation environnementale 2020, Édouard Sauvage a présenté les trois mesures préconisées par son entreprise. GRDF propose « d’autoriser les collectivités territoriales à fixer une part minimale de gaz vert local dans les immeubles neufs, voire certaines rénovations lourdes » avec l’idée de favoriser l’essor de projet locaux alliant constructions neuves et production locale d’énergie verte. C’est tout l’objet de Méthaneuf : un mécanisme de financement extra budgétaire, présenté  par GRDF, il y a un peu plus d’un an, où le promoteur s’engage dès la construction à préfinancer sur 15 ans des contrats d’achat de biométhane aux producteurs, en substitution du tarif d’achat. Ce dispositif est actuellement en test à Bressuire, dans les Deux-Sèvres. L’entreprise est déjà en pourparler avec plusieurs collectivités et promoteurs immobiliers notamment dans les Hauts de France et dans le Grand-Est. GRDF souhaite renforcer « Ma prime rénov’ » avec un abondement supplémentaire de 600 euros en cas d’installation de chaudière gaz à très haute performance énergétique dans le cadre d’une rénovation globale. Le GRD milite également pour que les aides publiques à la rénovation soient concentrées sur les pompes à chaleur (hybride compris) d’une puissance inférieure à 6 kW et insiste sur le tissu industriel de fabricants français à la pointe dans ce secteur.
 

Décarboner la mobilité

GRDF préconise les mêmes mesures que l’AFGNV il y a quelque semaine, à savoir le remplacement du dispositif de sur-amortissement actuellement en vigueur jusqu’en 2022, par un crédit d’impôt à l’achat ou à la location d’un véhicule GNV pour les véhicules, sur les véhicules GNV de 2,6 tonnes ou plus, à hauteur de 20 % de la valeur d’achat pour les véhicules supérieurs ou égaux 3,5 tonnes et à hauteur de 25 % de la valeur d’achat pour les véhicules supérieurs à 3,5 tonnes avec une extension de cette mesure de crédit d’impôt pour les véhicules inférieurs à 2,6 tonnes, avec l’idée de favoriser la transition des flottes, notamment dans les TPE. Dans cette même logique est avancée la création d’un crédit d’impôt de 50 % d’un montant plafonné à 100 000 euros pour la mise en place de stations d’avitaillement GNV-bioGNV. 

©Laura Icart