Fébus, éternel seigneur du Béarn

Publié le 15/01/2020

4 min

Publié le 15/01/2020

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Emmanuel Macron a officiellement inauguré , le 14 janvier, Fébus, une ligne de six bus à l’hydrogène mise en service à Pau (Pyrénées-Atlantiques). Accompagné d’Emmanuelle Wargon, secrétaire d’État auprès de la ministre de la Transition écologique, le président de la République a également participé à une table ronde et à la signature du contrat de transition écologique de la communauté d’agglomération de Pau, en présence du maire, François Bayrou. 

 

Par Laura Icart

 

Mise en service le mois dernier, la nouvelle flotte composée de six bus à l’hydrogène a donc eu droit à une inauguration en grande pompe ce mardi 14 janvier. Dans la capitale du Béarn, Fébus, le bus à haut niveau de service, était particulièrement attendu et pas seulement parce que son nom rappelle à ses habitants l’un de ses plus illustres représentants, le prince Gaston III de Foix-Béarn, dit Gaston Fébus. Chevalier et homme de lettres, le populaire comte de Foix et seigneur du Béarn proclama au XIVe siècle l’indépendance du Béarn au nez et à la barbe de la France et de l’Angleterre, trop occupées à se livrer une guerre de Cent ans. Mais surtout, parce que ce nouveau mode de transport décarboné, petite révolution technologique, est « le premier bus à haut niveau de service de 18 mètres au monde fonctionnant avec une pile à hydrogène » selon la Ville de Pau. Il fonctionne avec de l’hydrogène « vert » produit par électrolyse de l’eau directement sur le territoire palois. 

Six bus déjà en circulation sur une flotte de huit

Fébus est un bus aux allures de tram, mesurant 18 mètres de long pour quasiment trois mètres de large, qui peut accueillir jusqu’à 125 passagers et qui produit son électricité à bord grâce à une pile à hydrogène. Chaque unité, estimée à 1,8 million d’euros, a été conçue par le belge Van Hool, entreprise familiale basée à Liège et leader européen des bus à pile à hydrogène. Son tracé sur 6 kilomètres dessert 14 stations sur l’agglomération, du nord (Hôpital) au sud (Gare) et bénéficie d’un parcours dédié (85 % du tracé) qui lui permet de desservir l’ensemble des stations en moins de 20 minutes. Les travaux d’aménagement des voies urbaines (voirie, mobilier urbain, espaces verts, etc.) ont été le plus gros poste de dépenses du projet Fébus qui a coûté 74 millions d’euros dont 17,7 millions de subventions régionales et européennes, liées notamment au choix de la technologie hydrogène. Il a été présenté au public en septembre et a fait son voyage inaugural le 17 décembre en présence de François Bayrou et du transporteur de l’agglomération paloise Idelis. C’est actuellement le bus le plus rapide circulant sur le réseau de transport de la ville.

De l’hydrogène produit localement

L’hydrogène est produit sur place, au dépôt de bus, grâce à un électrolyseur alimenté à terme par des panneaux solaires. La station de production et distribution a été installée par GNVert, filiale d’Engie, et son fournisseur d’électrolyseur ITM Power. GNVert assurera les opérations de maintenance de la station pour les 15 ans à venir, elle qui permet aux six Fébus de se recharger pendant la nuit et de disposer chacun d’un autonomie d’au moins 240 km.

Quinze actions en faveur de l’écologie du territoire

Point d’orgue de cette matinée en terre béarnaise : la signature du contrat de transition écologique (CTE) Pau Béarn Pyrénées à l’issue d’une table ronde animée par Emmanuelle Wargon, où plusieurs acteurs régionaux du monde énergétique ont présenté les actions et les initiatives qu’ils mènent sur le territoire, comme par exemple Dominique Mockly, PDG de Teréga, ou Sophie Bondier, directrice des Compagnons bâtisseurs. Le CTE, dont l’enveloppe est estimée à 25 millions d’euros d’investissements publics et privés, comprend une quinzaine d’actions écologiques concrètes et locales, « qui viennent s’ajouter aux projets structurants déjà engagés : Fébus, le réseau de chaleur urbain et la méthanisation des boues de Step. Les projets du CTE sont de toutes tailles, de 18 000 euros à 10 millions d’euros et sont de réels accélérateurs de la transition écologique sur le territoire », indique sur son site la Ville de Pau.

Et Fébus fait déjà des émules, à Toulouse où Tisséo Collectivité s’est engagé à acquérir d’ici trois ans 6 à 8 bus à hydrogène mais aussi à Lyon, à Nice, à Strasbourg ou encore à Nantes  où les projets se multiplient. 

Légende : Emmanuel Macron accompagné d’Emmanuelle Wargon à bord d’un bus Fébus, le 14 janvier à Pau.

Auteur et photographe : ©cyrilgarrabos.

Crédits/copyright: Ville de Pau.