EnR : la France progresse mais reste encore loin de ses objectifs

Publié le 31/07/2020

4 min

Publié le 31/07/2020

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Le service des données et études statistiques (SDES) du ministère de la Transition écologique (MTE) a publié le 28 juillet les chiffres clés des énergies renouvelables (EnR) pour l’année 2019. Les EnR représentent 11,7 % de la consommation d’énergie primaire et 17,2 % de la consommation finale brute d’énergie en France.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

 Le SDES dresse un état des lieux définitif des énergies renouvelables en France après des premières estimations parues en mai. Si la part des EnR dans le bouquet énergétique est en progression régulière depuis une décennie, elle a représenté l’année dernière 11,7 % de la consommation d’énergie primaire  (339 TWh) et 17,2 % de la consommation finale brute d’énergie du pays (308 TWh), la France n’est encore qu’à la moitié de son objectif ambitieux d’au moins 33 % d’énergies renouvelables dans sa consommation finale d’énergie à l’horizon 2030, dont 38 % en chauffage et refroidissement et 15 % en transports.

Quatrième source d’énergie primaire

Les énergies renouvelables représentent la quatrième source d’énergie primaire en 2019, derrière le nucléaire (40 %), les produits pétroliers (29 %) et le gaz naturel (16 %). Une consommation qui fluctue d’une année sur l’autre, principalement en raison de facteurs météorologiques. Pour ce qui est de la production primaire d’énergies renouvelables (ensemble des EnR primaires produites en France), elle s’élève à 320 TWh en 2019. La production de bois-énergie (35,8 % ou 114 TWh) et la production d’électricité hydraulique (18 % ou 58 TWh) sont les plus grands vecteurs de production. Le biogaz représente 3,6 %, soit environ 11 TWh. Depuis 2005, « la croissance importante de la production primaire d’énergies renouvelables (+ 72 %) est principalement due à l’essor des biocarburants, des pompes à chaleur et de la filière éolienne » indique le SDES.

En 2019, la part des EnR s’élève à 22,3 % dans la consommation d’électricité, à 22,7 % pour la chaleur et le froid et à 9,3 % dans les transports. Une progression notable mais qui ne permettra pas à notre pays d’atteindre son objectif pour 2020 fixé par la directive européenne, à savoir 23 % d’énergies renouvelables, dont au moins 10 % pour le secteur des transports. La France se classe d’ailleurs à la seizième place des pays de l’UE  selon la part de leur consommation finale brute d’énergie produite à partir de sources renouvelables, en dessous de la moyenne européenne (18,9 %). Un classement dominé par la Suède (54,6 %) et la Finlande (41,2 %). 

Subventions, emplois et R&D 

Pour l’économie française, les EnR ont généré, en 2017, de manière directe ou indirecte  » 8milliards d’euros d’investissement et 60 000 emplois en équivalent temps plein » note le SDES. Les soutiens publics à leur déploiement (R&D et subventions) ont représenté en 2018 une dépense de l’ordre de 5 milliards d’euros pour l’État. Des subventions aux EnR qui ont atteint 4,8 milliards d’euros en 2018, « soit près de trois fois plus qu’en 2011 », principalement dans le secteur du photovoltaïque qui concentre 57 % de ce soutien public, devant l’éolien (26 %) et les autres filières renouvelables électriques (16 %). Si l’injection de biométhane dans le réseau de gaz « n’en représente encore que 1 %, elle connaît un développement rapide » précise le SDES. Dans le domaine des EnR, les dépenses de R&D ont représenté 126 millions d’euros (soit 11 % de la dépense totale R&D dans l’énergie), portées essentiellement sur deux filières : le solaire et la biomasse (biocarburants et dans une moindre mesure biogaz).

Une production de biogaz et de biométhane en progression constante

Entre 2018 et 2019, l’ensemble de la production d’énergie à partir de biogaz a augmenté de 13 %, avec comme principaux débouchés l’électricité (38 %) et la chaleur (46 %) pour l’essentiel « non commercialisée ». Autre débouché de plus en plus plébiscité : l’injection de biométhane dans les réseaux gaziers (16 %). En 2019, les 123 installations en service ont injecte 1,2 TWh de biométhane dans les réseaux, « soit une hausse de plus de 70 % » par rapport à 2018. Elles sont aujourd’hui 149 représentant une capacité totale de 2,2 TWh par an.