Dijon Métropole mise sur l’hydrogène pour développer sa mobilité zéro-émission

La société Dijon Métropole Smart EnergHy (DMSE) prévoit de faire rouler à l'hydrogène: 200 bus, 50 BOM et 250 véhicules légers d'ici 2030.

Publié le 17/02/2021

4 min

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En 2019, la métropole de Dijon et l’entreprise Rougeot Énergie ont co-créé la société Dijon Métropole Smart EnergHy (DMSE) en vue de produire et de distribuer de l’hydrogène vert produit localement pour développer une mobilité zéro-émission dès 2022 sur le territoire métropolitain. Storengy, filiale d’Engie impliquée dans plusieurs études et projets de power-to-gas et d’hydrogène en France, a annoncé le 10 février investir à son tour dans la société DMSE et entre à son capital à hauteur de 45 %.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

Au cœur de la Bourgogne Franche-Comté, région labellisée « Territoire hydrogène », Dijon Métropole ambitionne d’être « la première métropole hydrogène de France » et de faire rouler d’ici un an une flotte d’une quinzaine de véhicules lourds et légers avec de l’hydrogène produit localement.

Une production en circuit court

Ce projet imaginé par Dijon Métropole et Rougeot Énergie doit permettre une production locale d’hydrogène vert en circuit court par la combustion des déchets issus de la collecte des ordures ménagères des habitants via l’unité de valorisation énergétique de la métropole (équipée d’un électrolyseur) et sera complétée par de l’électricité verte produite par la construction d’une ferme photovoltaïque de 12 hectares à proximité. Il prévoit également la construction de deux stations pour distribuer l’hydrogène produit. Ce projet a été lauréat de l’appel à projets « Écosystèmes et mobilité hydrogène » lancé par l’Ademe en 2019 et a  bénéficié à hauteur de 3,9 millions d’euros de subventions de l’Ademe et de 2,6 millions de la région Bourgogne Franche-Comté pour la construction des stations. Pour François Rebsamen, maire de Dijon et président de Dijon Métropole, « ce projet inédit à l’échelle du territoire français est un pas important pour la métropole ».

Une première station mise en service début 2022

C’est au nord de Dijon que la première station hydrogène sera mise en service au début de l’année prochaine. Équipée de quatre bornes de distribution pour véhicules lourds et légers avec une capacité  quotidienne de 440 kg d’hydrogène par jour, elle permettra d’alimenter huit bennes à ordures ménagères et six véhicules légers prévus qui doivent intégrer d’ici un an la flotte métropolitaine . Sa capacité sera amenée à doubler (avec la construction d’une extension) quand la demande s’agrandira. En 2023, la deuxième station, cette fois située au sud de Dijon, équipée également de quatre bornes aura une capacité de 880 kg d’hydrogène par jour ( qui pourra être triplée) entrera en service pour alimenter les bus de la métropole dijonnaise, 27 devraient être en circulation à cette échéance. « Les appels d’offre des bennes et des bus sont en cours, avec une attribution dans les mois à venir » nous indique Dijon Métropole. D’ici 2030, ce sont près de 200 bus, 50 BOM et 250 véhicules légers qui rouleront à l’hydrogène.

Collectivités, industriels et énergéticiens

Si c’est Rougeot Énergie qui réalisera les travaux de construction des stations, c’est Storengy tout juste entré au capital de la société Dijon Métropole Smart EnergHy, qui assurera l’exploitation et la maintenance des installations. Cécile Prévieu, directrice générale de Storengy, n’a pas caché sa « fierté d’accompagner Dijon Métropole dans son projet ambitieux de territoire décarboné «  et a souligné que ce projet de mobilité permettra « d’améliorer la qualité de l’air des Dijonnais ». La filiale d’Engie indique également que la proximité géographique avec son site de stockage d’Etrez est « stratégique » car cette capacité de stockage dans les cavités salines permet tout à la fois de garantir « la continuité de sa fourniture » mais aussi de « garantir un coût compétitif de l’hydrogène ».