CMA CGM et Engie s’allient pour la décarbonation du transport maritime

Publié le 22/11/2021

4 min

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Le 9 novembre, l’armateur CMA CGM et le groupe Engie ont annoncé leur partenariat pour construire et accélérer le développement des filières de méthane de synthèse et de biométhane liquéfié (bioGNL).

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

Promouvoir des filières de production et de distribution de méthane de synthèse et de bioGNL, lancer des projets de production à l’échelle industrielle et partager les expertises et la R&D, ce sont les objectifs que se sont fixé l’énergéticien et le leader mondial du transport maritime, le groupe CMA CGM. En 2018, le transport maritime a produit 13,5 % des émissions totales de gaz à effet de serre de l’Union européenne, loin derrière le transport routier et le transport aérien. Selon l’Agence européenne de l’environnement (AEE) les navires européens ont généré autour de 140 millions de tonnes d’émissions de CO2 en 2018, soit environ 18 % des émissions liées au transport maritime international.

Installer une filière industrielle de méthane de synthèse

Produire des carburants décarbonés ou bas carbone pour accélérer la transition du transport maritime alors que les règlements visant à réduire la pollution atmosphérique attribuable aux navires sont de plus en plus strictes, c’est une des missions que s’est donné la coalition pour l’énergie de demain, initiée par l’armateur français et qui réunit une quinzaine de groupes internationaux se fixant l’objectif de réduire « l’impact climatique du transport et de la logistique ». Armateur historiquement engagé dans la promotion du gaz naturel liquéfié (GNL) qui permet aujourd’hui selon le communiqué « d’abaisser de 99 % les émissions d’oxyde de soufre, de 91 % les émissions de particules fines et de 92 % les émissions d’oxyde d’azote », la CMA CGM, pionnière dans l’utilisation du GNL comme carburant, compte une flotte de 20 porte-conteneurs équipés de moteurs dual fuel et propulsés au GNL. D’ici fin 2024, 24 navires supplémentaires vogueront au GNL.

En outre, le groupe a commencé depuis le mois de mai à proposer à ses clients une offre de service maritime bas carbone reposant sur du biométhane ou plus exactement sur le système des garanties d’origine. Le biométhane est également pour l’armateur français une suite logique, parfaitement compatible avec la technologie dual fuel de moteur au gaz développée par la CMA CGM, permettant de réduire selon le groupe « d’au moins 67 % les émissions de gaz à effet de serre » sur toute la chaîne de valeur (well to wake) et « de plus de 88 % » à l’échelle du navire (tank to wake). D’autres projets industriels de production de méthane de synthèse, portés par Engie et pour lesquels CMA CGM pourra investir notamment sous « la forme d’engagements d’achat pluriannuels » sont en cours de développement selon le communiqué, à partir de différentes technologies (pyrogazéification ou méthanation à partir d’hydrogène vert et de CO2 capté).

Mutualiser les expertises

Dans cette coopération « stratégique et industrielle de long terme », Engie et la CMA CGM prévoient également de travailler en synergie avec la mise en commun d’expertises, de connaissances et des travaux de R&D portant principalement sur des technologies considérées « comme clés » par les deux groupes, comme la capture du carbone et la production d’hydrogène vert. Également prévu : un travail commun sur la réglementation, avec en ligne de mire la construction d’un cadre réglementaire propice à la compétitivité de la filière.

La filière du bioGNL est appelée à se développer en France. Actuellement, un projet français de production biométhane liquéfié (bioGNL), réunissant plusieurs acteurs dont Engie, par l’intermédiaire de sa filiale Elengy, la CMA CGM mais aussi TotalEnergies, a été lancé en juillet au sein du grand port maritime de Marseille visant à alimenter en bioGNL les navires de l’armateur, carburany produit à partir des déchets ménagers de la métropole AMP.