Climat : les États-Unis de retour dans l’accord de Paris

Publié le 30/01/2021

4 min

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Le 20 janvier, le nouveau président américain a réengagé les États-Unis dans l’accord de Paris sur le climat. D’ici trois semaines, le pays réintègrera donc officiellement ce traité international visant à contenir le réchauffement climatique « bien en dessous » de 2 °C, et si possible à 1,5 °C, par rapport à l’ère préindustrielle. 

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

C’était une promesse de campagne du candidat Biden : quelques heures après son investiture, le nouveau président des États-Unis a réengagé son pays dans l’accord de Paris. Un processus de réintroduction de l’accord international qui s’achèvera le 20 février. Le retour des États-Unis dans l’accord de Paris, quelques mois seulement après l’avoir quitté (4 novembre) et un peu moins de cinq ans après l’avoir ratifié, est une bonne nouvelle. En premier lieu car le pays, deuxième émetteur mondial de gaz à effet de serre (GES) après la Chine, pèse lourd dans les émissions mondiales, environ 15 %. En deuxième lieu car l’absence de la première puissance mondiale alors même qu’elle est une grande pourvoyeuse d’émissions dans ce traité, signé par près de 196 pays en décembre 2015 et ratifié depuis par 188 pays, aurait fait tâche dans la lutte mondiale contre le réchauffement climatique. Une nouvelle d’ailleurs saluée par de nombreux dirigeants à l’instar du président français qui a déclaré sur Twitter  » c‘est tous ensemble que nous pourrons réussir à relever les défis de notre temps. C’est tous ensemble que nous pourrons changer la donne climatique en agissant pour notre planète. » La présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen a salué, de son côté, une « nouvelle aube » dans un communiqué paru le 20 janvier.

Revenir au centre de l’échiquier climatique

Les États-Unis, qui se sont engagés en novembre 2014 à réduire les émissions nettes de GES de 26 à 28 % par rapport aux niveaux de 2005 d’ici 2025, ont officiellement ratifié l’accord en septembre 2016. Si Joe Biden affiche clairement son ambition –  » prendre les rênes de la lutte contre le changement climatique et devenir le pays leader dans le secteur des énergies propres  » – il aura fort à faire dans un pays où le mix énergétique est encore très fortement carboné. En 2019, selon le BP Statistical Review of World Energy, 91,5 % de la consommation d’énergie primaire des États-Unis en 2019 est issue des énergies fossiles. Pour cela, le président américain nouvellement élu a signé la semaine dernière une série d’ordonnances pour suspendre les subventions aux combustibles fossiles, pour interrompre tous les forages pétroliers et gaziers sur les terres fédérales ou dans les eaux offshore. Il souhaite également que son pays se donne les moyens de doubler la production d’énergie éolienne offshore d’ici 2030. Une énergie qui représente aujourd’hui à peine plus de 1 % du mix énergétique américain. Joe Biden compte également investir dans la mobilité propre en fixant de nouveaux objectifs pour électrifier le flotte de véhicules, à commencer par celle du gouvernement. De nombreuses autres décisions devraient être prises ces prochaines mois, notamment pour développer l’hydrogène vert et les biocarburants. La président américain souhaite également investir massivement dans la R&D, conformément à son programme de campagne qui évoquait un plan massif d’investissement à hauteur de 2 000 milliards de dollars sur quatre ans, destiné à financer des technologies d’énergie propre. Le plan soutiendra par exemple plusieurs nouvelles technologies telles que le stockage à l’échelle du réseau, l’hydrogène vert  ou encore le captage et le stockage du carbone (CSC)…

Après avoir réintégré officiellement l’accord de Paris, les États-Unis devront fournir une nouvelle contribution nationale déterminée (NDC), pierre angulaire de la nouvelle politique climatique du pays pour atteindre la neutralité carbone à horizon 2050 et conjuguer ambitions et crédibilité aux yeux du reste du monde.

Crédit : Shutterstock.