L’Europe se réchauffe encore

Le Sentinel-5P est l'un des satellites du programme Copernicus qui mesure la concentration de différents polluants tels que le monoxyde de carbone ou le dioxyde d’azote, produits par la combustion d’énergies fossiles en général, et le trafic routier en particulier.

Publié le 13/05/2021

5 min

Publié le 13/05/2021

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Fin avril, le service européen de surveillance du changement climatique Copernicus (C3S) a publié son rapport annuel sur l’état du climat européen. Sans surprise, le climat a continué de se réchauffer en 2020 et l’Europe a enregistré une température annuelle plus élevée « d’au moins 0,4 °C que la moyenne des cinq années les plus chaudes référencées » par le programme Copernicus qui s’inquiète particulièrement pour la calotte glaciaire arctique dont la surface se réduit inexorablement.

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

 

Chaque année, l’un des six services d’informations thématiques fournis par le programme d’observation de la terre Copernicus de l’Union européenne, dont la mission consiste à soutenir les politiques d’adaptation et d’atténuation de l’UE en « fournissant des informations cohérentes et faisant foi sur le changement climatique » opéré par le Centre européen de prévisions météorologiques à moyen terme, détaille dans son rapport annuel une série de données à l’échelle mondiale, allant de la température de l’air en surface aux précipitations, de la surface de la banquise aux niveau de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. L’occasion de constater qu’en 2020, malgré la crise pandémique qui a considérablement réduit l’activité humaine, l’Europe poursuit sa trajectoire manifeste de réchauffement, avec une année plus chaude de 0,4 degré que la moyenne des cinq années les plus chaudes enregistrée par le C3S, toutes situées dans cette décennie.

Une trajectoire mondiale toujours plus chaude

Dans ce nouveau rapport intitulé « L’état européen du climat (ESOTC) 2020 », le C3S indique qu’à l’échelle mondiale, 2020 a été l’une des trois années les plus chaudes jamais enregistrées, avec 2016 (similaire à 2020) et 2019. En moyenne, l’année dernière, la température a été entre 0,5 et 0,6 °C plus chaude que la période de référence 1981-2010, et entre 1,2 et 1,3 °C plus chaude que la période de référence 1850-1900. C’est dans les régions arctiques de la Sibérie que l’écart de température annuel le plus important par rapport à la moyenne 1981-2010 a été observé, avec une température de plus de 4 °C supérieure à la moyenne. De manière plus générale, le rapport souligne que c’est tout l’hémisphère nord et en premier lieu l’Europe qui a connu tout au long de l’année « des températures bien supérieures à la moyenne ». A contrario, dans l’hémisphère sud, les températures ont été inférieures à la moyenne, notamment dans l’est du Pacifique équatorial, « en raison des conditions plus fraîches de la Niña qui se sont développées au cours du second semestre ».

Une hausse des températures particulièrement marquée en hiver

Dans toute l’Europe, l’hiver a été plus chaud que la moyenne indique le C3S, avec 1,4 °C de plus que l’hiver 2019 et 3,4 °C de plus que la moyenne des hivers 1981-2010. En Europe centrale, les températures étaient supérieures d’environ 4 °C à la moyenne. Les anomalies les plus faibles ont été observées dans les parties les plus occidentales et méridionales du continent, comme l’Islande, l’Irlande et la Turquie. Deuxième période la plus marquée par cette variation des températures et toujours selon un fort contraste régional est-ouest : l’automne. Si les variations ont été moins importantes qu’en hiver, la plupart des régions ont « enregistré des températures supérieures de 0,5 à 1,5 °C à la moyenne dans la partie occidentale de l’Europe » et environ 3 °C au-dessus de la moyenne dans les parties orientales du continent. C’est finalement au printemps que les températures se sont le plus rapprochées de la moyenne avec seulement quelques anomalies dans les zones occidentales du continent où les températures ont été supérieures de 1 à 2 °C à la moyenne. Et c’est en été que l’écart entre les valeurs des anomalies ont été les plus faibles, la plupart des régions ayant enregistré « des températures supérieures de 0,5 à 1,5 °C à la moyenne » indique Copernicus.

+ 2,2 degrés dans la région de l’Arctique

Pour l’ensemble de la région arctique, 2020 a été la deuxième année la plus chaude jamais enregistrée, avec une anomalie de température de surface de 2,2 °C au-dessus de la moyenne 1981-2010. Une année marquée par une chaleur exceptionnelle sur la Sibérie, où les anomalies de température annuelles ont atteint plus de 6 °C au-dessus de la moyenne, « soit les anomalies les plus importantes au niveau mondial ». Alors que les trois premiers mois de 2020 ont été plus froids que la moyenne dans de grandes parties de l’Arctique, l’été et l’automne ont affiché les températures les plus élevées jamais enregistrées.