Biométhane : le gouvernement veut faciliter le raccordement des projets

Publié le 16/03/2022

3 min

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Le gouvernement a annoncé le 15 mars une mesure financière visant à faciliter le développement des installations de production de biométhane en France. Le niveau de prise en charge des coûts de raccordement aux réseaux de gaz naturel est relevé de 40 % à 60 %, permettant notamment aux petits sites de pouvoir se tourner plus facilement vers de l’injection et de mailler plus rapidement l’ensemble de nos territoires.

Par Laura Icart

 

Crise des prix de l’énergie, tensions sur les approvisionnements, guerre en Ukraine, autant de facteurs qui obligent le gouvernement à reconsidérer la nécessité d’accélérer et de soutenir davantage la filière des gaz renouvelables. « Le biométhane participe pleinement à la sortie progressive de dépendance aux énergies fossiles » a notamment déclaré la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili.

Alléger le coût du raccordement

Cet arrêté, signé par la ministre le 2 mars, relève de 40 % à 60 % le niveau de prise en charge par la collectivité des coûts de raccordement aux réseaux de gaz naturel des installations de production de biométhane, « dans la limite de 600 000 euros ». Que comprennent les coûts de raccordement ? Ce sont les coûts du branchement, ceux du poste d’injection, ainsi que la quote-part des coûts d’un ouvrage de raccordement mentionnée à l’article D. 453-25 du code de l’énergie, correspondant à la capacité dont l’installation a besoin. Le gouvernement espère avec cet allégement des coûts de raccordement faciliter la réalisation de nouveaux projets, alors que près d’un millier sont inscrits au registre de capacités « en ne faisant pas du coût de raccordement un aspect dimensionnant de l’équilibre économique », notamment pour les petits projets ou ceux dont la localisation peut « induire des coûts de raccordements plus élevés » précise le MTE dans son communiqué.

Augmenter le nombre de projet en injection

En 2021, la production annuelle des unités de méthanisation est estimée à plus de 4,3 TWh, en hausse de 96 % par rapport à 2020. La puissance maximum installée a atteint 6,4 TWh, dont 2,3 TWh par an a été installée au cours de l’année écoulée. Selon que l’on tient compte de la production ou de la puissance installée, la part du gaz renouvelable dans la consommation de gaz naturel (474 TWh en 2021, selon GRTgaz) oscille entre 1 et 2 %. Si la programmation pluriannuelle de l’énergie a fixé entre 7 et 10 % la part de gaz renouvelable à atteindre en 2030, soit entre 24 et 32 TWh produits, dont 14 et 22 injectés dans les réseaux gaziers, la filière des gaz renouvelables estime qu’elle peut aller plus loin et fixe de nouveaux objectifs pour atteindre entre 15 et 20 % de la consommation d’ici la fin de la décennie. À date, 383 sites injectent dans le réseau gazier, dont 18 qui ont été mis en service depuis le début de l’année avec un production cumulée (depuis 2015) qui a permis d’alimenter en gaz vert près de 800 000 logements selon Open data réseaux énergies.