Bâtiment : Coénove propose six mesures pour impulser la relance

Publié le 15/06/2020

6 min

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L’association Coénove, dont la mission est de promouvoir l’énergie gaz, notamment dans le bâtiment, a apporté lundi 15 juin sa contribution au plan de relance post-Covid-19 via six propositions qui se veulent « structurantes » et « réalistes », avec « un impact positif sur l’économie et sur l’écologie ».

Par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui

Garder la cible de la neutralité carbone en 2050 tout en relançant dès aujourd’hui un secteur d’activité très touché par la crise sanitaire liée au coronavirus, c’est la volonté affichée de Coénove. Quelques semaines après la publication des propositions de l’industrie gazière au plan de relance et alors que le président de la République a annoncé hier soir un vaste plan de rénovation énergétique des bâtiments, l’association formule six mesures qui doivent soutenir l’activité économique sur du court et long terme, en incitant les ménages à entamer des travaux de rénovation énergétique de leurs logements, favorisant ainsi la relance des entreprises du bâtiment et leur donnant de la perspective pour pérenniser leurs activités. Des mesurent qui visent aussi à assurer l’indépendance énergétique et industrielle de la France et qui « doivent contribuer directement à la transition énergétique » selon l’association, dans un secteur du bâtiment qui représente près de 45 % de la consommation énergétique nationale et de plus 25 % des émissions de gaz à effet de serre (GES). En France, plus de sept millions de logements, sur les plus de 36 millions que comptent notre pays, sont considérés comme des passoires thermiques (classés F et G). « Des mesures qui ne seront pas à la charge de l’État car en partie déjà financées ou portées par la filière », explique à Gaz d’aujourd’hui Florence Lyevin, déléguée générale de Coénove même si elle note « que des crédits supplémentaires pourraient être engagés par l’État si nécessaire ».

RE 2020, Cite, chaudière THPE, rénovation énergétique…

« Ces mesures s’inscrivent dans la droite ligne des valeurs que nous avons toujours portées au sein de Coénove » précise Florence Lievyn qui souligne que le plan de relance est « une voix complémentaire et qu’il ne s’agit pas d’opportunisme mais bien d’opportunités pour favoriser la reprise et accélérer la transition énergétique du secteur ! » Pour Coénove, la relance immédiate de l’activité économique, avec un impact direct sur la consommation d’énergie des logements et les émissions de GES, passe pas l’éradication des passoires thermiques et de fait par une meilleure connaissance par les ménages des outils déjà existants, dont ils peuvent bénéficier pour faire rénover leurs logements. Elle propose donc de mener une campagne de communication pour faire connaître, vulgariser et décomplexifier les dispositifs existants auprès du grand public. Deuxième mesure pour soutenir dans la durée la conversion du parc de chaudières au fioul (pour rappel le gouvernement vise l’objectif « zéro chaudière au fioul » d’ici dix ans) : Coénove propose de  « prolonger sur la cinquième période les mécanismes « coup de pouce » accompagnant la sortie du fioul ». Une mesure déjà financée par les obligés, indique l’association. Pour favoriser le remplacement de vieilles chaudières à gaz ou au fioul, elle propose de redonner aux ménages des déciles 5 à 8 le bénéfice du crédit d’impôt transition énergétique (Cite) pour leur permettre d’acquérir une chaudière individuelle gaz à très haute performance énergétique (THPE). « Une chaudière THPE devenue la norme » note l’association, mais qui ne représente pourtant que 30 % du parc des chaudières gaz dans notre pays alors qu’elle affiche selon Coénove « un gain de 30 % de consommation d’énergie et d’émissions de GES ». Coénove demande de rééchelonner l’application de la RE 2020 pour une entrée en vigueur au 1er janvier 2022, alors qu’elle doit initialement entrer en vigueur à l’été 2021. Cette RE 2020, qui ne fait pas l’unanimité parmi les acteurs de la filière, a selon l’association « des exigences trop contraignantes » pour les acteurs de la construction qui doivent bénéficier de plus de temps pour sa mise en place et son appropriation afin de leur permettre de redémarrer sereinement leur activité. La mise en place d’un label dans la même trame que ce qui avait été fait pour la RT 2012.

Souveraineté énergétique et industrielle

Pour renforcer l’indépendance énergétique de notre pays, Coénove soutient un mix pluriel basé sur la complémentarité des énergies (électricité, gaz, EnR et réseau de chaleur). « L’intermittence des renouvelables et les difficultés annoncées sur le nucléaire dans les prochaines années amènent à renforcer la place donnée à l’hybridation des solutions et au verdissement du gaz » indique-t-elle dans sa note. Elle prône une accélération de la production de gaz renouvelables via un soutien à la production « en permettant à la filière d’anticiper dès 2023 un niveau d’injection de 10 TWh », un surcoût pour la dépense publique qu’elle estime » à 150 millions d’euros annuels sur les 15 prochaines années » mais qui aurait des bénéfices significatifs sur l’économie et dans les territoires. Elle appelle également le gouvernement à construire « une filière franco-européenne des pompes à chaleur hybride ». Si elle note que cet équipement est encore peu présent sur le marché, Coénove estime que cette technologie, permettant la limitation des appels de puissance électriques et dont le savoir-faire est principalement en Europe, mérite d’être davantage soutenue. Elle demande « d’inscrire, dans les législations et réglementations, la PAC hybride comme solution innovante et performante pour le bâtiment ».