« La souveraineté passe par les électrons, pas par les barils » selon le Shift Project

Souveraineté énergétique
13/11/2025
12 min
la France ne produit qu’1/5 de ses besoins en énergie finale (500 sur 2500 TWh) pour faire fonctionner ses entreprises et maintenir nos modes de vie indique le Shift project dans un rapport publié le 12 novembre. Le reste de nos besoins énergétiques sont importés directement (54 %), ou indirectement à travers l'« énergie grise » (27 %) contenue dans nos importations de biens et services. ©Shutterstock

Face au déclin des ressources et à la montée des tensions géopolitiques, la France découvre que sa souveraineté se joue aussi… dans ses kilowattheures. Le Shift Project publie ce 12 novembre, en marge de la COP30 à Belém, un rapport intitulé "La souveraineté par la décarbonation : voie nécessaire pour la France et l'Europe" qui résonne comme un avertissement politique. Dans un monde fragmenté par la guerre en Ukraine, la montée des tensions sino-américaines et l’instabilité du Moyen-Orient, la France demeure structurellement exposée à des ressources qu’elle ne maîtrise pas. Derrière les chiffres, le constat est éminemment stratégique : notre souveraineté énergétique conditionne désormais notre souveraineté politique, industrielle et militaire.

Par Laura Icart

« La souveraineté passe par les électrons, pas par les barils » indique le nouveau rapport du Shift Project publié ce 12 novembre en marge de la COP 30. Et si la véritable souveraineté de la France et de l’Europe ne se jouait plus dans les usines d’armement ni dans les arènes diplomatiques, mais dans les infrastructures énergétiques ?
C’est la conviction principale du Shift Project, qui publie la version finale de son vaste rapport sur l’exposition énergétique de la France. Après trois années d’enquête, les chercheurs du think tank fondé par Jean-Marc Jancovici dressent un constat sans appel : la France dépend toujours à plus de 70 % des énergies fossiles – un ratio inchangé depuis 30 ans. « La décarbonation n’est plus une option climatique. Elle est désormais une condition de souveraineté nationale », résume Théo Wittersheim, pilote du rapport au Shift qui publie un travail inédit de cartographie et de modélisation des flux énergétiques français entre 1995 et 2022, intégrant pour la première fois l’énergie grise, celle contenue dans les importations de biens et services.

La France reste dépendante à 70 % des énergies fossiles

Trente ans après la signature du protocole de Kyoto, la structure énergétique française demeure quasi inchangée. Selon le rapport du Shift Project, les énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon)...

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